Quand le cheval est le reflet de l’être humain
BIEN-ÊTRE. Le mieux-être facilité par le cheval (MFC) est une technique basée sur un double mieux-être, soit celui de l’humain et celui du cheval. Il s’agit d’une approche expérientielle ainsi que d’une danse relationnelle dans laquelle la collaboration avec les chevaux permet d’apprendre sur soi-même à travers des expériences de communication avec le cheval.
Aujourd’hui, au Québec, on ne compte que quelque 5 centres certifiés par l’Association nationale du MFC, c’est-à-dire qui ont un diplôme émis par l’organisation. Dans la région, la propriétaire de l’écurie Centre le Reflet, Kathleen Cloutier, est en processus d’obtenir sa certification.
La démarche de certification se déroule en 7 étapes, incluant un volet d’exploration, un atelier personnel, des heures de mentorat, des connaissances sur le comportement équin et plus de 80 heures de travail à faire auprès de clients. Pendant cette période, l’entrepreneure doit aussi préparer un dossier qui sera présenté et évalué par MFC-Canada.
Les chevaux, eux, n’ont pas à suivre de formation précise pour les ateliers. Mme Cloutier estime que c’est naturel pour eux de refléter ce que vit et ce que ressent l’être humain. «Les chevaux n’ont pas d’égo et leur conscience est basée uniquement sur leur bien-être. Donc, ce qu’ils communiquent est basé sur le bien-être de tous ceux qui les entourent. Comme c’est un animal de proie, ils ressentent beaucoup les émotions de l’être humain. Si l’humain a un stress, le cheval le sent et ça se reflètera dans son comportement», soutient la propriétaire du Centre le Reflet, situé à Gentilly.
Elle ajoute qu’en agissant tel un reflet, le cheval facilite le processus d’apprentissage et d’exploration ainsi que la spontanéité et le contact avec l’intuition. «La communication avec un animal peut aider les mauvais comportements puisque nous comprenons mieux ce qu’ils veulent nous communiquer. Tout ce qu’on ressent, ce qu’on entend, ce qu’on voit et même ce que l’on sent sont pris en considération et sont d’une grande importance.»
Son histoire
En 2008, Kathleen Cloutier devenait propriétaire d’un service garde en milieu familial. Avec le temps, étant elle-même une fille sensible et intuitive, elle accorda beaucoup de valeur aux émotions des enfants, ce qui donnait une couleur nouvelle à ses interventions. «À travers la garderie, j’ai remarqué que des parents avaient de la difficulté avec les enfants parce que c’est parfois difficile de comprendre leurs émotions. Quand l’enfant est compris, c’est tellement plus facile d’intervenir», indique-t-elle.
Ainsi, petit à petit, elle s’est mise à peaufiner son bagage pour aider les enfants à accueillir leurs émotions. À même son service, elle s’était d’ailleurs lancée dans un cours de communication animale intuitive, ce qui lui a permis d’entrer dans le processus du mieux-être et du bien-être des animaux.
Parallèlement à cela, elle a acheté un cheval et c’est là que tout a commencé. «Quand j’ai acheté mon cheval, je manquais de confiance en moi, je ne m’affirmais pas et je refoulais mes émotions. En travaillant avec mon cheval, j’ai gagné du leadership et ça m’a donné confiance en moi. J’ai commencé à m’affirmer beaucoup plus parce que comme le cheval est imposant, on n’a pas le choix de s’affirmer.»
Depuis, sa vie a basculé. «Quand j’ai compris que je pouvais mettre en mouvement un animal de 1100 livres, ça m’a ouvert les yeux et j’ai choisi de m’affirmer tout autant dans ma vie personnelle. Je vivais des choses que je ne voulais pas voir et l’expérience m’a ouvert les yeux», conclut-elle.
Des préjugés?
Quand il est question de ce genre de démarche, les préjugés sont inévitables. Cela dit, selon Kathleen Cloutier, l’opinion publique a beaucoup changé dans les dernières années. «Avant, c’est vrai que plusieurs disaient que ça relevait de l’inconscient et de la spiritualité. Ce n’est pas complètement faux, sauf qu’aujourd’hui, on est capable de mettre des mots et des recherches ont été faites. C’est maintenant très clair que le comportement non-verbal détermine beaucoup de choses. Les recherches démontrent qu’il y a vraiment un apaisement en présence d’un cheval», évoque-t-elle.
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