Projet Oléoduc Énergie Est: quelques retombées à Bécancour

ÉCONOMIE. Le milieu économique de Bécancour suit avec intérêt le dossier du Projet Oléoduc Énergie Est de TransCanada qui pourrait engendrer des retombées dans la région.

L’usine de Canadoil Forge espère en effet décrocher le contrat pour la production de raccords de tuyaux de grand diamètre nécessaires au pipeline projeté au Québec et au Nouveau-Brunswick.

Depuis une trentaine d’années, l’entreprise fournit à TransCanada des pièces critiques telles que des coudes et des tés métalliques, des réducteurs et des bouchons pour relier des sections de pipeline.

Si les services de l’usine de Bécancour sont retenus, ce sont de 30 à 40 salariés qui s’ajouteront à la centaine de travailleurs déjà présents à ses installations. Des postes de soudeurs, de machinistes et de métallurgistes seraient ainsi à pourvoir.

Un projet d’agrandissement de l’usine située dans le parc industriel et portuaire de Bécancour a aussi été évoqué, mais il n’est pas encore acquis. «Nous allons d’abord juger à savoir si nous avons besoin ou non d’un agrandissement», a spécifié le directeur général, Martin Toutant.

Pour le moment, l’entreprise n’est pas en mesure de chiffrer les retombées escomptées du Projet Oléoduc Énergie Est, puisque le processus de soumissions n’a pas encore été ouvert. Toutefois, selon une information révélée sur le site de TransCanada, Canadoil Forge estime que le projet générerait un niveau d’activité additionnel de 25% à 30% pour l’entreprise.

Des pièces de haute qualité

TransCanada fait d’ailleurs valoir que la haute qualité des pièces produites par Canadoil Forge et d’autres fournisseurs qui ont fait leurs preuves sera un gage de garantie du transport sécuritaire du pétrole par son pipeline d’environ 1600 kilomètres.

À Bécancour, chaque raccord de tuyauterie est chauffé dans un four géant, à une température de 920 degrés Celsius, avant d’être retiré du four et trempé immédiatement dans l’eau. Il est ensuite chauffé à 625 degrés avant d’être refroidi à l’air ambiant. Ce «traitement thermique» permet de renforcer la résistance de l’acier et d’obtenir l’élasticité requise.

Un processus rigoureux est aussi apporté sur chacune des pièces. Avant qu’elles ne soient expédiées, autant les inspecteurs de Canadoil Forge que de TransCanada s’assurent qu’elle répond aux normes très sévères.

Chaque soudure est passée aux rayons X pour repérer le moindre défaut. Des tests de traction sont aussi effectués pour vérifier la traction maximale auquel l’acier peut-être soumis. Des échantillons d’acier sont aussi refroidis à moins 46 degrés Celsius pour évaluer sa résistance à une température extrême.

 

Sébastien Lacroix sur Twitter: @Sebas_Lacroix