Près d’un an sans eau potable à l’école de la Croisée
Depuis le mois de février dernier, les jeunes qui fréquentent l’école primaire de la Croisée à Aston-Jonction, doivent traîner leur bouteille d’eau pour s’abreuver.
Ils ne peuvent pas boire l’eau provenant de la buvette puisqu’elle est tout simplement impropre à la consommation.
Des analyses ont révélées un dépassement des normes pour les paramètres de dureté, de fer, de manganèse et de turbidité. Une odeur de soufre est également présente. Selon le rapport d’analyse, il n’existe pas d’intervention permettant de résoudre définitivement le problème.
Cette situation a été causée par un ajustement du système de traitement des eaux qui ont entraîné d’autres problèmes. Rapidement, du sable a été constaté si bien qu’on a compris que la vie du puits qui alimente l’école tirait à sa fin.
Comme il est impossible de se raccorder à un système d’aqueduc dans la municipalité d’Aston-Jonction, la commission scolaire de la Riveraine devra faire creuser un nouveau puits. Cette opération ne devrait toutefois pas être réalisée avant le printemps prochain.
Étant donné que le puits est destiné à alimenter plus de vingt personnes, il doit faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du ministère du Développement durable. Or, la commission scolaire prévoit déjà d’un délai d’au moins trois mois avant de pouvoir aller en appel d’offres.
Pour pallier à cette situation, la commission scolaire a installé des cruches d’eau dans les classes pour que les enfants puissent s’abreuver.
Comme il n’y a pas de service de repas chaud à l’école de la Croisée, si bien que l’eau courante n’est pas utilisée pour la cuisson, mais seulement pour le lavage des mains et pour tirer la chasse d’eau des toilettes.
Le rapport obtenu par la commission scolaire confirme que, même si elle est brouillée et qu’elle a une odeur de soufre, elle n’est pas nocive pour la santé.
La situation est tout de même suivie de près par la commission scolaire, qui doit faire faire de nouvelles analyses à toutes les deux semaines.
«Pour le moment, c’est très fonctionnel et ça ne nous cause pas tellement de problèmes, assure le directeur de l’école, Yannick Morin. C’est la solution qui nous apparaît la meilleure pour le moment. Si le débit d’eau devient insuffisant pour les toilettes et le lavage de mains, il faudrait en envisager une autre.»
Parmi les avenus de derniers recours qui sont sur la table, il y a un transfert temporaire des élèves vers l’école des Arbrisseaux, à Sainte-Eulalie. Celle-ci est située dans le village voisin et elle possède l’espace suffisant pour accueillir deux groupes supplémentaires.
Les parents s’en mêlent
La situation est aussi surveiller de près par les parents des 35 enfants qui fréquentent l’école primaire d’Aston-Jonction. Une pétition signée par plus d’une cinquantaine de parents a d’ailleurs été remise au conseil des commissaires, la semaine dernière.
«C’est un dossier qui a traîné, mais depuis que la directrice générale est dans le dossier on voit que ça avance. On espère maintenant que ça ne s’éternise pas, raconte Sébastien Doire, qui a initié la pétition. Comme c’est une école primaire, le gouvernement pourrait accélérer les choses pour l’obtention du certificat.»
«Nous sommes un petit village et nous ne voulons pas que ça ferme. Nous avons droit au même service que les autres, souligne Sébastien Doire.
Même si les enfants ont accès à des fontaines d’eau, celui-ci déplore le temps perdu en classe pour que les enfants remplissent leurs bouteilles. «On espère que les enseignants ne se tanneront pas ou que la situation découragera d’autres professeurs de venir à notre école», ajoute-t-il.