Pour mieux documenter le passé des Abénakis de Wôlinak

AUTOCHTONE. Le projet archéologique «W8linaktegkw : la rivière abénakise» tentera de faire la lumière sur les débuts de l’occupation de Wôlinak et des environs, une période qui est très peu documentée.

Les recherches auront notamment comme objectif de localiser les vestiges de la mission de Saint-François-Xavier, aux abords de la rivière, dont la découverte constituerait un précédent historique étant donné qu’elle a joué un rôle stratégique en Nouvelle-France.

On tentera aussi de reconstituer la diète alimentaire des Abénakis de Wôlinak, la présence de cultigènes anciens, et les échanges entre les colons, ainsi que le développement de la Seigneurie de Bécancour et de ses environs.

Le site de la Chapelle Saint-Thérèse, les abords de la rivière, l’île Monteson, l’île aux Sauvages et quelques sites de la communauté de Wôlinak seront visités entre le 15 août et le 30 octobre prochain.

Les sites où l’on décèlera un potentiel archéologique seront fouillés plus en profondeur l’a prochain dans le cadre de ce projet qui s’échelonnera sur une période de 20 mois.

On sait déjà qu’il y a un potentiel archéologique à Wôlinak, puisque des premiers sondages, menés en 2013, avaient permis de découvrir une couche sédimentaire de bois brûlé et calciné en lien avec l’occupation de l’Île aux Sauvages, où les Abénakis auraient habité avait leur emplacement actuel.

L’archéologue Geneviève Treyvaud, chercheuse de l’Université Laval et de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), est spécialiste de la période de «contact» entre les Amérindiens et les Européens au 16e et 17e siècle.

Ses objectifs sont quelque peu différents de ceux du projet «Fort d’Odanak: le passé revisité», mais les deux sont complémentaires.

Les recherches devraient en effet permettre de vérifier les différences et les similitudes entre les deux groupes d’autochtones qui ne provenaient pas du même endroit. Ceux de Wôlinak sont arrivés du Maine tandis que ceux d’Odanak provenaient de la vallée du Connecticut, plus à l’Ouest.

Geneviève Treyvaud est déjà en contact avec des archéologues du Maine qui s’intéressent aussi aux Abénakis sur les rivières Penobscott, Kennebec, etc. Ils s’échangent régulièrement des informations pour se tenir au courant des avancées.

Tout au long des travaux, les gens pourront se rendre à la Chapelle Sainte-Thérèse, entre 10h à 16h, pour s’informer de l’avancement des recherches. Le public pourra aussi suivre les différentes découvertes par l’entremise d’un journal de bord au www.museedesabenakis.ca.

Un rapport de recherche sera remis aux deux communautés. Il y a aussi le musée des Abénakis qui s’intéresse de près aux recherches, puisque sa collection d’artefacts à propos de la nation de Wôlinak est à toute fin pratique inexistante.

Le tout a été rendu possible grâce à un financement fédéral de 99 500 $ sur deux ans, provenant de Patrimoine canadien dans le cadre du programme Aide au musée volet patrimoine autochtone qui a pour but de soutenir l’enrichissement, la préservation et la gestion du patrimoine autochtone. Le Conseil des Abénakis de Wôlinak et le Grand Conseil de la Nation Waban-Aki participent aussi au montage financier.

 

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