Port pétrolier de TransCanada: Bécancour, un site intéressant?
ENVIRONNEMENT. La société albertaine TransCanada abandonnerait son projet de port pétrolier à Cacouna, au Bas-Saint-Laurent. L’entreprise est donc actuellement à la recherche d’un plan B pour cet aspect du projet Énergie Est. Il semble que Bécancour soit dans la mire…
Selon ce que révèle La Presse ce matin, TransCanada a refusé de confirmer officiellement l’information, mais des sources au gouvernement auraient affirmé que l’annonce concernant Cacouna ne soit plus qu’une formalité. La société se penche sur d’autres solutions étant donné qu’elle a été forcée de modifier ses plans dû à la situation précaire des bélugas.
Parmi les autres solutions de rechange analysées, en plus de Bécancour, on retrouve le Nouveau-Brunswick, Baie-des-Sables, près de Matane, et Lévis. Dans ce dernier cas, le maire a rapidement fermé la porte.
Joint au téléphone, le maire de Bécancour s’est dit très surpris d’apprendre la nouvelle. «Je n’ai jamais été contacté par l’entreprise. Je ne sais pas quoi dire! Je ne connais pas du tout leur demande», a lancé Jean-Guy Dubois.
Même son de cloche du côté de Maurice Richard, président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB). «Je n’ai aucun dossier sur ma table de travail en fonction d’un port pétrolier. Il n’y a pas de dossier officiel qui soit ouvert et les démarches ne sont pas prises. On n’a aucune décision de prise en ce sens.»
Il souligne par ailleurs que le port de Bécancour est sous-utilisé. «Il n’est utilisé qu’à 35% de sa capacité, étant donné que 94% des usagers sont les usines du parc industriel. Le port fait partie de l’offre de services pour nos entreprises.»
Réflexion
Évidemment, si une demande formelle survient, elle sera étudiée. «On les recevra poliment et on analysera leur demande. Pour le moment, on est ouvert, comme on l’est pour tous les investisseurs. La porte n’est pas fermée», indique M. Richard.
M. Dubois a tendance à voir cela aussi positivement, étant donné qu’«on travaille tellement fort pour revitaliser notre économie.» Il se dit toujours prêt à discuter avec des investisseurs…mais pas à n’importe quel prix.
«Avant de me prononcer officiellement, je devrai savoir ce qu’ils veulent faire exactement. Combien d’emplois cela générerait? Quels sont les impacts de toute nature?, questionne le maire. Je n’en ai aucune idée. J’ai plus de questions que de réponses.»
Selon lui, le projet devra se soumettre à une acceptabilité de trois ordres: environnemental, social, et économique. Le maire de Bécancour croit que dans tous les cas, l’entreprise devra faire face aux mêmes étapes d’implantation que toutes les autres.
Concernant les besoins de TransCanada, pour son port pétrolier, Maurice Richard affirme ne pouvoir que les imaginer. «Je pense qu’ils auront besoin notamment de quaiage, d’un port ouvert à l’année, en eau profonde, d’espaces de remisage et d’un accès à un réseau ferroviaire ou routier, si le transport maritime ne fonctionne pas.»
«Je ne peux pas dire si ce serait mieux ici qu’ailleurs, ajoute le maire Dubois, je ne connais pas les caractéristiques qu’ils recherchent.»
Si le projet doit aller plus loin, les deux hommes espèrent que TransCanada leur «donnera signe de vie».
Une entreprise connue
TransCanada est une compagnie déjà présente dans le paysage bécancourois, avec l’usine de cogénération. «Ce n’est pas une entreprise inconnue pour nous. Ils ont investi un demi-milliard $ chez nous et l’usine est encore là. Ils n’avaient donc pas forcément besoin de communiquer avec nous pour s’informer des services offerts au parc industriel de Bécancour; ils le savent déjà. Leur réputation est bonne et la relation entre nous aussi», a fait savoir le président-directeur général de la SPIPB.
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