Plein gaz sur Rémi Lanteigne

Vu de l’extérieur, le monde de la course automobile représente le glamour, l’adrénaline, la puissance et le succès assuré. Toutefois, tout un secteur de cette industrie passe sous silence.

Pour qu’un pilote s’élève au firmament, une équipe chevronnée et des milliers d’heures de travail sont nécessaires. Le maître d’œuvre principal de cette grande fresque, dans chaque écurie, est l’ingénieur de piste. C’est justement le poste qu’occupe le Bécancourois Rémi Lanteigne chez Jensen MotorSport.

À 40 ans, le natif du secteur Sainte-Angèle-de-Laval n’en est pas à ses premières armes dans le domaine. Il a gravi les échelons petit à petit pour établir sa renommée.

«Mon père m’a introduit au karting quand j’étais tout jeune, c’est là que j’ai eu la piqûre. À ce moment, j’ai fait des courses contre Patrick Carpentier. Plus tard, j’ai dû faire un choix entre le monde automobile et une carrière au sein de l’entreprise familiale. J’ai choisi ma passion», confie Rémi.

Le métier

Un diplôme en aéronautique en poche et de nombreuses heures de bénévolat au sein d’écuries de courses plus tard, il a finalement atteint son objectif.

«La position d’ingénieur de piste est la plus près du pilote et n’y arrive pas qui veut bien l’être. C’est bien plus que ce que l’on voit avec le casque d’écoute dans les puits. Ça prend du monde “tough ”. Pour être dans ce domaine-là il faut être passionné, car il y a beaucoup plus de défaites que de victoires», informe-t-il.

Vivant de la course automobile depuis 1995, Rémi a porté de nombreux chapeaux au sein de différentes équipes. Aujourd’hui, outre le fait d’optimiser les voitures et d’être la personne-référence lors d’une course, il partage son savoir auprès des nouveaux employés et des amateurs.

«Je suis responsable de tout le côté technique et du développement. Mon travail est de faire connaître la culture de l’entreprise. Je suis également présent lors des événements promotionnels et je donne quelques séminaires», indique Rémi.

Le stress omniprésent

Il serait faux de croire qu’un weekend de course est comme une balade dans le parc pour l’ingénieur de piste. Avec un budget d’opération se situant entre 750 000 $ et 1 000 000 $ par voiture, pour une saison complète, les décisions doivent être réfléchies. «Souvent, nous avons deux voitures et, avec ce budget, ça commence à être sérieux, car c’est beaucoup d’argent. Le plus stressant c’est de “leader” et de gagner. Un peu comme un entraîneur de hockey, on est jugé selon les résultats», précise-t-il.

De retour à la maison

À la 42e édition du Grand Prix de Trois-Rivières les 5, 6 et 7 août, Rémi, qui habite désormais Toronto, reviendra en terrain connu. Après des expériences dans les séries Atlantic, Star Mazda et Formule Ford, c’est maintenant avec le retour de l’épreuve Firestone Indy Lights que le Centricois démontrera son expertise au circuit du parc de l’Exposition. Avec Jensen MotorSport, il conseillera les pilotes David Ostella et possiblement la jeune sensation Mikaël Grenier. «La piste a un certain caractère. Trois-Rivières est un circuit étroit et court. De plus, les pilotes doivent s’y préparer adéquatement, car les surfaces varient. Les dépassements seront difficiles en raison de la grosseur des voitures alors la qualification sera importante», soutient l’ingénieur de piste.

Une nouvelle filière?

Au sein du Championnat Firestone Indy Lights, Jensen MotorSport est la seule écurie canadienne. Avec les Québécois Rémi Lanteigne et Mikaël Grenier ainsi que l’Ontarien David Ostella, on pourrait peut-être revivre l’époque de la filière Player’s des années 90.