Papamobile : le design a été conçu à Nicolet
C’est à Nicolet qu’a été dessinée la «papamobile», alors que ce mandat avait été confié à Arcade Latour qui résidait à cette époque au port Saint-François.
C’est un pur hasard qu’il ait pu travailler sur le projet, lui qui aura résidé dans la région pendant seulement deux ans.
Par contacts interposés, il a été mis en contact avec l’entreprise Camions Pierre Thibault, de Pierreville, qui a réussi à obtenir le contrat de fabrication des deux véhicules.
Aujourd’hui, l’artiste parle de ce projet comme d’un moment marquant dans sa vie, alors qu’il se trouvait entouré de différents artisans qui se sentaient investis d’une mission.
«C’est plutôt unique que de se faire demander de concevoir un véhicule qui transportera le pape. C’est arrivé à très peu de gens, même depuis que la papauté existe, témoigne-t-il. C’était très demandant et très stressant à la fois.»
Le concepteur se souvient que plusieurs mois de recherche avaient été nécessaires pour répondre aux nombreuses contraintes relatives à l’esthétique et au transport du véhicule, mais également à la sécurité du pape et à tout le protocole entourant sa venue au Canada.
Il avait eu de nombreuses discussions avec la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) et la Conférence des évêques du Canada avant de passer à la table à dessin.
«Je voulais que le pape soit visible et accessible au peuple tout au long du cortège, tout en lui permettant de circuler dans les rues en toute sécurité, explique-t-il. Il était entouré de vitres pare-balles et tout le métal du véhicule était blindé.»
«Le design m’est venu avec l’inspiration du moment, se souvient l’artiste, qui avait fait les premiers croquis ici même, à Nicolet. C’est exactement ce que ç’a donné. Il n’y a eu que quelques ajustements pour s’adapter à différentes préoccupations, comme l’ajout d’une fenestration qui s’ouvre et d’une porte à l’arrière.»
En plus de dessiner le «véhicule papal», Arcade Latour a guidé les ingénieurs et participé aux travaux en usine. Il raconte qu’une section de l’usine était devenue un lieu sacré où même le langage des ouvriers était surveillé!
Une carrière bien remplie
Avant d’arriver à Nicolet, où il a travaillé dans les actuels locaux du Courrier Sud, mais pour un autre employeur, Arcade Latour habitait à Drummondville.
Alors qu’il n’avait que 20 ans, il s’est lancé dans l’aventure de l’édition durant quatre ans. Il a alors fondé L’Express, qui se battait alors contre La Parole et Le Voltigeur.
Le projet de la «papamobile» a donné un élan à sa carrière artistique. Par la suite, il a fait le design de quelques véhicules en plus de poursuivre sa carrière dans le monde du graphisme et de la publicité.
Depuis six ans, il se consacre à ses tableaux abstraits, lui qui donne dans l’art contemporain depuis l’âge de douze ans.
En 2012, il a participé à l’événement d’envergure internationale «Art Takes Times Square», où ses œuvres ont été projetées sur Broadway, à New York.
Il exposera d’ailleurs à la galerie d’art C2 de Trois-Rivières du 20 au 30 mars.