Odanak s’affiche en trois langues
Trente-quatre arrêts trilingues (abénakis, français et anglais) feront leur apparition sous peu sur les coins de rue d’Odanak. Cette nouvelle signalisation routière permettra de mieux délimiter visuellement la réserve, tout en mettant en valeur le patrimoine abénakis.
Les mots «channa» (prononcer «tsanna») et «stop» s’ajouteront donc au mot «arrêt» sur le traditionnel panneau rouge octogonal. Cette idée émane de l’actuel conseil de bande, qui a obtenu l’aval du ministère des Transports du Québec. «Ça se fait déjà dans d’autres communautés autochtones, mentionne Nicole O’Bomsawin, conseillère. Par exemple, chez les Hurons Wendake, leurs panneaux sont dans leur langue seulement, et ce, depuis longtemps.»
Cette démarche vise à afficher davantage les origines de la communauté. «Pour l’instant, ça ne paraît pas vraiment qu’Odanak est une réserve. À peu près seulement les noms de rues donnent un indice. Les maisons sont du même genre qu’à Pierreville ou ailleurs. On cherche donc à affirmer davantage notre identité par de petits gestes comme celui-là.»
D’autres gestes significatifs sont à prévoir, puisque la communauté d’Odanak planche actuellement sur la création d’une première politique culturelle. «On veut accroître le sentiment d’appartenance chez nos gens. On a une culture distincte et différente de celle de nos voisins, même si on est bien intégré», estime Mme O’Bomsawin.
Par exemple, il est déjà dans l’air de souligner, par une programmation spéciale, les 350 ans de présence continue des Abénakis à Odanak, en 2010. La possibilité de faire renaître une vieille tradition est aussi envisagée, soit celle de renouveler de façon officielle ses alliances avec ses voisins.
Actuellement, Odanak compte 500 résidents, dont 300 sont d’origine abénakise.
Un nouveau conseil de bande
Par ailleurs, soulignons que l’implantation des panneaux d’arrêt trilingues, qui ont coûté 900$, devrait être la dernière réalisation du conseil de bande actuel, puisqu’un nouveau conseil sera élu le 28 novembre. Trois candidats sont présentement en lice pour le poste de chef, et 13 autres pour les quatre postes de conseillers disponibles. Les élections se tiennent à tous les deux ans, conformément à la Loi sur les Indiens.