Odanak est solidaire des femmes autochtones violentées
SOCIÉTÉ. Les communautés abénaquises d’Odanak et de Wôlinak se montrent solidaires aux femmes autochtones qui ont allégué avoir vécu des violences et des préjudices dans la communauté autochtone à Val-d’Or.
Des révélations diffusées dans le cadre d’une émission Enquête à Radio-Canada ont secoué le Québec le 22 octobre. Plusieurs femmes autochtones ont avoué avoir subi des violences physiques et sexuelles par des policiers de la Sûreté du Québec.
Depuis plusieurs mois, les intervenants autochtones partout au Canada demandent la mise en place d’une commission d’enquête indépendante afin de mettre la lumière sur la disparition de milliers de femmes autochtones.
Le conseiller au conseil des Abénaquis d’Odanak, Alexis Wawanoloath, a vécu plusieurs années à Val-d’Or. Il affirme en avoir entendu parler à cette époque. Il avait incité les femmes à dénoncer dans les médias, mais ces dernières avaient peur des représailles.
« Je suis content qu’on ait réussi à les suivre dans cette démarche en espérant que cela incite d’autres femmes à avoir le courage de témoigner », affirme-t-il.
La directrice du Grand conseil de la nation Waban-Aki à Wôlinak, Suzie O’Bomsawin, dénonce les propos racistes divulgués sur les réseaux sociaux à la suite de la diffusion de l’émission.
« C’est malheureux. On tente de discréditer les propos de ces femmes. En quoi cela va aider ces personnes? L’important est de parler de cette problématique. Il ne faut pas perdre de vue le cœur de la problématique. Il est certain qu’on demeure solidaire », mentionne-t-elle.
Une commission d’enquête indépendante serait nécessaire, disent-ils. « Il faut qu’il y ait justice. Il y a une relation et une confiance à reconstruire. D’autres corps policiers autochtones ont exprimé leur volonté d’enquête. Ça pourrait être une bonne façon de redonner confiance aux autochtones », souligne M. Wawanoloath.
Pas de violence dans la région, selon eux
La situation de violence dévoilée à Val-d’Or et celle des femmes disparues ne se reflètent pas dans la région, selon les deux intervenants. « On a la chance de ne pas avoir vu une de nos sœurs touchées », assure M. Wawanoloath.
« Heureusement, on ne vit pas cette problématique », ajoute Mme O’Bomsawin.
La communauté autochtone a marché le 4 octobre en commémoration de l’attaque des troupes Rangers par le major Robert Roger en 1759. Il s’agissait également d’une vigile en mémoire des femmes autochtones disparues.
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