Nicolet veut récupérer l’île Moras

Nicolet réitère sa demande voulant que l’île Moras, longtemps utilisée comme centre d’expertise par la Défense nationale, lui soit rétrocédée.

«Il n’y pas une communauté vivant à proximité du lac St-Pierre qui n’a pas accès à celui-ci, sauf ici, à Nicolet», a affirmé Stéphane Biron, vice-président du comité Nature à l’œil. «Ce que nous voudrions, c’est en faire un lieu protégé, une réserve naturelle et récréotouristique. Nous pensons peut-être à un camping sauvage, à une halte pour les kayakistes en lien avec la route bleue», souligne quant à lui Richard Lair, président de Nature à l’œil. À son avis, cette île serait une source riche et diversifiée en matière de faune et de flore.

Selon M. Lair, il presse d’agir, car plusieurs activités illicites s’y déroulent en raison du manque de surveillance des lieux. «L’hiver les gens s’y rendent pour couper des arbres au bois noble ou pour faire du braconnage», note-t-il. «Ce n’est pas encadré du tout», se désole-t-il.

Des actions entreprises

Présentement, deux groupes travaillent à la rétrocession de l’île afin qu’elle soit protégée et utilisée par la population de façon responsable. Alain Drouin, maire de Nicolet, effectue actuellement des démarches politiques auprès de la Défense nationale pour signifier l’intérêt de la ville à reprendre possession des lieux. Une rencontre a d’ailleurs été demandée avec les responsables du dossier.

Pour leur part, Jean-François Albert de la MRC de Nicolet-Yamaska, René Raiche, de la Réserve mondiale de la Biosphère, ainsi que les membres du Comité Nature à l’œil travaillent sur un document visant à détailler ce que serait la future vocation de l’île.

Notons qu’il y a quelques années, la Ville avait fait la même demande à la Défense nationale. La réponse avait été que l’île était toujours utilisée par ceux-ci. Rappelons qu’en 1981, un homme avait été tué et 9 personnes blessées près du lac St-Pierre en raison de l’explosion d’un obus. À la suite de cet événement, des campagnes de ratissage des berges avaient été réalisées annuellement et depuis 2006, aucun obus n’a été retrouvé en ces lieux. D’ailleurs, chaque été, des cadets de la marine se rendent sur l’Île Moras afin d’y faire de la voile. «L’endroit serait-il moins dangereux pour ceux-ci?», se questionne Stéphane Biron, vice-président de Nature à l’œil.

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