Metro St-Grégoire, parmi les champions du recyclage au Québec

Ce n’est pas d’hier que le marché Metro de St-Grégoire mise sur l’environnement. Aux dires de Luc Vigneault, copropriétaire, des gestes verts sont posés depuis 1988. Ce qui permet aujourd’hui au supermarché de St-Grégoire d’être chef de file dans la région en la matière.

«Au début de nos opérations, en 1988, il y avait déjà les palettes de bois, les caisses de plastique et les résidus de viande qui étaient récupérés. En 1990, on a décidé d’acheter une presse à carton, qui permet de récupérer 98% des cartons», décrit M. Vigneault, pour qui chacun des gestes verts posés par une entreprise doit être vu comme un investissement. «La presse à carton nous a coûté 15 000$ à l’époque. Elle génère chez nous 9 ballots de carton par semaine, vendus à 8$ chacun. Ça donne des revenus annuels de 8000$, donc en 4 ans la presse a été payée. Et depuis, ont fait du profit», détaille Luc Vigneault, visiblement fier de ces gestes innovateurs, posés à une époque ou le mot environnement était beaucoup moins au goût du jour.

En 1999, l’achat d’une machine pour récupérer les canettes et les bouteilles tout comme l’introduction, dès 2002, de la vente de sacs de tissu réutilisable, ont aussi contribué à améliorer le bilan vert de l’entreprise. Mais c’est véritablement en 2006 que d’autres gestes majeurs ont permis de faire une différence significative. «On a adopté beaucoup de mesures cette année-là. On a commencé la récupération des gras et des huiles de friture, on a mis en place la collecte sélective, on a acheté de la vaisselle réutilisable pour le bistro et on a lancé un projet-pilote de 6 mois avec la Régie de gestion des déchets pour du compostage», explique M. Vigneault. Depuis, les gestes sont devenus des habitudes et le compostage s’est implanté définitivement. «On a un conteneur qui part toutes les deux semaines chez Gaudreau pour se faire composter», note le copropriétaire, soulignant que le geste représente actuellement une hausse de coûts 24%, mais que la croissance du coût d’enfouissement devrait rendre ce genre de mesure plus intéressante financièrement. «Et puis, il faut calculer les économies que ça engendre. Chez nous, notre conteneur à déchets devait être vidé aux 3 semaines, un coût de 10 200$ par année. Avec l’ajout du compostage, on ne le fait vider qu’aux 4 semaines, soit une économie de 2400$. Comme faire du compost nous coûte 4800$, on doit toujours défrayer 2400$ de plus, mais on est confiants qu’un jour le coût sera nul», calculte-t-il.

Avec un taux actuel de valorisation de 81,6%, un excellent pointage pour son type d’industrie, reste-t-il des défis au Metro St-Grégoire? «Bien sûr. Notre nouvel objectif est d’abolir les verres de styromousse et les ustensiles de plastique dans la salle de pause des employés et de continuer à sensibiliser la clientèle», affirme M. Vigneault, soulignant les avantages de sa certification «Ici on recycle», obtenue l’été dernier via Recyc-Québec. «Ça donne une grande visibilité et puis c’est mobilisateur pour les employés, qui participent aux gestes dont ils peuvent voir les résultats. La clientèle aussi est sensibilisée et enthousiaste. Est-ce que ça ne vaut pas de l’or, ça?», conclut-il.