Marjolaine Arsenault s’inquiète de la place des élèves
ÉDUCATION. Le ministre de l’Éducation, François Blais, a confirmé la semaine dernière qu’il abolirait les élections scolaires. Il n’est pas question, semble-t-il, de revenir sur cette décision.
Un projet de loi à cet effet devrait d’ailleurs être déposé à l’automne, ce qui laisse la présidente de la Commission scolaire de la Riveraine dans un certain néant. «On ne sait pas ce qu’il nous reproche ni par quoi il veut nous remplacer. S’il n’y a plus d’élections scolaires, on risque de se retrouver avec nominations…possiblement partisanes, croit Marjolaine Arsenault. Si ce sont des nominations, alors ça signifie que quand on change de gouvernement, on change de personnes. Ça se voit très souvent.»
Elle craint que cela ne devienne un conseil d’administration rempli d’exécutants, «alors que les élus sont là pour les élèves. Ils n’ont pas de parti pris et ne sont pas là pour leurs intérêts personnels.»
Pour Marjolaine Arsenault, la priorité au cœur des discussions doit demeurer l’élève. «Il a manifesté son intention de modifier les composantes des commissions scolaires. Avec la disparition des élections, je me demande où sera l’élève dans tout ça.»
Pour justifier sa décision, le ministre Blais s’appuie sur le faible taux de participation aux dernières élections scolaires. Or, Mme Arsenault y voit une nuance importante. «J’aime mieux être élue par 10% de la population qu’être élue par un ministre. Parce que quand on est élu, on est redevable à la population, contrairement au 2e cas», soutient-elle.
D’ailleurs, la présidente estime que la démocratie est le choix d’un peuple. «Quand on perd le droit à la démocratie, on ne le récupère pas. Alors dans le cas des élections scolaires, pour que la décision change, il faudrait que la population revendique son droit à la démocratie», déclare-t-elle.
Si le ministre de l’Éducation procède officiellement à l’abolition des élections scolaires, Mme Arsenault croit que son mandat et celui de ses collègues se terminerait en juillet 2016, soit au même moment que s’effectueraient les fusions annoncées des commissions scolaires. À ce sujet, elle note qu’aucune modalité n’est connue de leur côté.
«On n’a pas beaucoup d’information. Ils ne savent pas où ils s’en vont. Le ministre François Blais nous a toutefois rassuré en exprimant que son gouvernement est conscient que ça prend un pallier entre eux et les écoles», a conclu la présidente.