Marjolaine Arsenault se désole des déclarations du ministre Blais

ÉDUCATION. Les propos du nouveau ministre de l’Éducation concernant l’abolition des élections scolaires ont fait réagir, voire sursauter, la présidente de la Commission scolaire de la Riveraine, Marjolaine Arsenault.

«On est surpris et étonné d’apprendre qu’il veut abolir le mode électif. Je trouve que leur manière de travailler est ignoble. C’est décourageant parce qu’on doit continuer de travailler quand même», a-t-elle déclaré.

Aux yeux de Mme Arsenault, le ministre Blais n’a pas réfléchi avant de faire une telle déclaration. «Il n’a pas fait de consultation dans le milieu. Il lance ça comme ça sans être préparé et n’est pas en mesure de répondre aux questions qui lui sont posées.»

Selon sa compréhension des choses, la présidente croit que la décision doit être effective dès la rentrée 2016. «Mais nous, d’ici là, on doit négocier notre convention collective, gérer nos budgets avec des coupures de plus ou moins 350M$ pour la prochaine année, et s’organiser avec les fusions à venir, déplore Marjolaine Arsenault. Ça donne l’impression qu’il nous fera faire le sale boulot et qu’ensuite, il mettra fin à nos mandats. C’est frustrant!»

Elle estime que le milieu scolaire, du moins à la Commission scolaire de la Riveraine, est dans un flou total. «On ne sait rien et on apprend tout à la dernière minute et parfois même, dans les médias», laisse entendre la présidente.

«Comme le gouvernement est majoritaire, ils ont tous les pouvoirs, ajoute-t-elle. S’ils décident qu’ils abolissent les élections scolaires pour opter pour des nominations, alors ils le feront. Et ce sera terminé pour nous, les élus. C’est plutôt une démocrature qu’une démocratie. Une fois qu’ils sont élus, ils décident de tout et utilisent le bâillon s’ils le veulent.»

Rappelons que le ministre de l’Éducation, François Blais, a annoncé mardi son intention d’abolir les élections scolaires pour mettre en place une nouvelle gouvernance régionale, possiblement des conseils d’administration formés de «représentants du milieu». Sa décision s’appuie sur le faible taux de participation (5%) aux dernières élections scolaires, alors que dans Nicolet-Bécancour, un taux de 10% avait été enregistré.

Fusion

Marjolaine Arsenault rappelle que le projet de loi concernant la fusion des commissions scolaires n’a pas encore été adopté. «Au départ, on nous disait que les comités provisoires chargés de mettre en place les nouvelles structures devraient être formés le 1er juillet. Mais juillet, c’est demain matin, alors qu’on ne connaît encore rien des modalités.»

D’ailleurs, la présidente précise que la carte des fusions pourrait être modifiée. «Il a affirmé que la carte des fusions était à géométrie variable. Autrement dit, comme elle n’a pas été adoptée officiellement, on pourrait y voir des changements. Cela dit, en ce qui nous concerne, je n’ai pas vraiment d’espoir.»

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