Libre-échange Canada-UE: une situation qui inquiète

ÉCONOMIE. Le directeur général de la Fromagerie L’Ancêtre, Rock Bisson, qualifie d’inquiétante la signature de l’entente sur le libre-échange entre le Canada et l’Union européenne.

Avec cette entente, les importations non tarifées de fromages européens passeront de 13 500 tonnes par année à 32 000 tonnes. Il s’agit de 7,5% du marché au Canada.

«On est inquiet, comme tous les producteurs de fromages au Québec et au Canada. Il faut se préparer à ça. C’est certain que ça va nous impacter à différents niveaux, croit M. Bisson. Mais on doit d’abord voir quelles sont les sortes qui vont arriver.»

Le directeur général soutient que la Fromagerie L’Ancêtre devra se démarquer davantage pour garder sa place. «Il faut trouver des façons d’être plus efficaces et plus compétitifs. On doit étudier toutes les options qui nous permettraient de combattre la situation et passer au travers de cette entente.»

Rock Bisson soutient que l’entreprise vient de compléter son plan stratégique. «On a un volet complet sur cette nouvelle compétition qui arrive sur le marché. On a mis en place des actions pour être en mesure de mieux réagir, avance-t-il. On parle tant de publicité, de relations publiques, que de la mécanisation. Il est aussi possible qu’on regarde l’importation de fromages.»

Rappelons que dans les quatre dernières années, la Fromagerie L’Ancêtre a investi environ 5M$ dans ses installations. «D’une part, on voulait être plus compétitif, et en même temps, on savait que cet accord s’en venait», admet M. Bisson.

Plusieurs fromagers à travers la province se montrent inquiets quant au prix de vente des fromages européens. Quant aux producteurs de lait, ils attendent avec impatience le programme de compensation au secteur laitier qui a été promis par le gouvernement Trudeau. Les producteurs de lait prévoient des pertes annuelles de plusieurs millions de dollars.

En collaboration avec Audrey Leblanc.