L’évêque désigne deux Portes de la Miséricorde dans le diocèse
ÉGLISE. L’Année sainte promulguée par le pape François sur le thème de la miséricorde vient de s’ouvrir.
Dans le diocèse de Nicolet, Mgr André Gazaille répond à la demande du Saint-Père d’ouvrir non pas une, mais deux Portes de la Miséricorde pour les personnes souhaitant y vivre un pèlerinage au cours de l’année.
Ces portes seront ouvertes dès dimanche prochain, au cours de célébrations qui se tiendront, à l’église Sainte-Victoire de Victoriaville, à 10 heures, et à la basilique Saint-Frédéric de Drummondville, à 14 heures.
Dans les deux églises où se trouve une Porte de la Miséricorde, on assurera la présence de prêtres pour offrir le sacrement du pardon et de la réconciliation.
Le passage de la Porte de la Miséricorde se vit comme un pèlerinage; les croyants franchissent la porte désignée dans chacune des églises avec l’intention de se mettre en marche sur un chemin de conversion.
Une démarche spirituelle est également proposée aux personnes qui désirent vivre ce passage en bénéficiant d’une écoute attentive, d’une réconciliation sacramentelle et de l’indulgence plénière offerte dans le cadre du Jubilé de la Miséricorde.
Le sens de l’Année sainte
Cette Année sainte vient ponctuer la vie de l’Église catholique afin de permettre aux croyantes et aux croyants de redécouvrir toute l’étendue de la miséricorde de Dieu.
Pour l’évêque de Nicolet, ce jubilé extraordinaire est «une année où nous sommes tous appelés à contempler et à accueillir comme jamais, l’amour et la miséricorde du Seigneur dans nos vies, tout spécialement dans nos faiblesses, dans nos blessures, dans nos limites de toutes sortes», comme il le précise dans sa déclaration d’ouverture du jubilé.
«C’est une année qui nous appelle tout autant à devenir nous-mêmes miséricordieux comme le Père l’est avec nous», poursuit Mgr Gazaille dans cette lettre envoyée aux communautés chrétiennes marquant l’ouverture de l’Année de la Miséricorde. Il leur fait part de son souhait que ces communautés deviennent «des îlots de miséricorde où chaque personne se sente accueillie, respectée et aimée, des îlots ouverts à tous».
Une invitation lancée ici et dans le monde entier
Ainsi, toutes les paroisses du diocèse de Nicolet ont été invitées à vivre, avec les fidèles, une liturgie aux couleurs de la miséricorde qui sera célébrée dimanche, pour marquer l’ouverture de l’Année sainte.
Depuis hier, à Rome, la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre sera ouverte aux pèlerins du monde entier, de sorte que «quiconque [y] entrera pourra faire l’expérience de l’amour de Dieu qui console, pardonne, et donne l’espérance.»
C’est en communion avec cette action que d’autres Portes de la Miséricorde ont été désignées par l’évêque local, dans les diocèses du monde entier.
L’évêque de Nicolet a choisi de confier ce pèlerinage aux deux paroisses les plus populeuses du diocèse afin de permettre l’accès à cette démarche spirituelle au plus grand nombre de personnes possible.
Selon les données les plus récentes, la paroisse Sainte-Victoire compte près de 35 000 catholiques, et la paroisse Saint-François-d’Assise (où se trouve la basilique Saint-Frédéric), plus de 26 500.
Tous les diocésains sont invités à se rendre à l’une ou l’autre des ces églises en pèlerinage, au cours de l’Année sainte.
Des sujets cruciaux
Le 11 avril dernier, François a signé une lettre d’une vingtaine de pages qui rend compte du sens qu’il donne à ce «jubilé extraordinaire de miséricorde».
L’Année sainte, qui s’est ouverte le 8 décembre, se poursuivra jusqu’au 20 novembre 2016. La date de son ouverture a été choisie par le pape parce qu’elle marque le 50e anniversaire de la conclusion du Concile œcuménique Vatican II.
«L’Église ressent le besoin de garder vivant cet évènement», écrit-il, alors que commençait pour elle «une nouvelle étape de son histoire».
Dans ce document que l’Église appelle «bulle d’indiction», le pape affirme que «la crédibilité de l’Église passe par le chemin de l’amour miséricordieux et de la compassion». Selon lui, «miséricorde» est le mot-clé, dans l’Écriture, pour indiquer l’agir de Dieu envers nous.
Cette lettre aborde la miséricorde dans une perspective évangélique et spirituelle au bénéfice de tous les croyants, mais le pape y aborde aussi des sujets cruciaux pour la société.
Il y implore notamment les hommes et les femmes «qui font partie d’une organisation criminelle» à changer de vie, lançant le même appel «aux personnes fautives ou complices de corruption».
Il s’attarde en outre à faire la distinction entre la justice et la miséricorde. Le pape souhaite enfin que le thème de la miséricorde, commun aux grandes traditions religieuses comme l’Islam et le Judaïsme, «favorise la rencontre avec ces religions et les autres nobles traditions religieuses», en nous rendant plus ouverts au dialogue.
«Miséricordieux comme le Père», c’est donc la devise de l’Année sainte. Au fil des mois, différentes activités pastorales et spirituelles seront offertes, dans un calendrier qui se déploiera jusqu’à la clôture du jubilé, avec un accent particulier durant la période du carême. Les détails de ces activités suivront en temps et lieu.