Les organismes d’action communautaire autonome : au cœur du développement social et économique
COMMUNAUTÉ. La Corporation de développement communautaire (CDC) de la MRC de Bécancour dévoile un portrait de la contribution sociale et de l’empreinte économique du mouvement communautaire dans la MRC, réalisé à partir des données des rapports d’activités 2012-2013 des 24 organismes qui en sont membres.
«Ce n’est pas une étude scientifique, mais bien un rapport. Ce qui en ressort, c’est principalement que l’impact de la CDC et de ses membres est important; qu’on fait une différence réelle dans la vie de plusieurs personnes», note Marie-Line Audet, directrice de la CDC de la MRC de Bécancour.
Empreinte sociale…
«L’action communautaire autonome est une ressource vitale pour les citoyens et citoyennes de la MRC et elle est bien ancrée dans nos communautés», croit Mme Audet.
En effet, les statistiques recueillies démontrent qu’une personne de la MRC de Bécancour sur 10 fréquente et soutient le mouvement communautaire. En outre, la directrice souligne que les personnes qui s’impliquent comme bénévoles sont le moteur de l’action communautaire. On compte 640 citoyens qui donnent plus de 60 000 heures chaque année.
…et économique
Marie-Line Audet rappelle que le mouvement communautaire est un employeur de choix dans la MRC de Bécancour. «Avec une moyenne de près de 6 salariés, le regroupement des organismes communautaires cumule 130 emplois, ce qui le place tout juste derrière les grandes entreprises et les institutions du réseau public et parapublic. On peut dire sans se tromper que le capital humain est au centre de l’action communautaire», mentionne-t-elle.
Préoccupations en cette période d’austérité
Dans le contexte d’austérité gouvernementale qui se dessine actuellement au Québec, la CDC de la MRC de Bécancour juge qu’il est d’autant plus pertinent de mettre de l’avant le travail et les pratiques des organismes d’action communautaire autonome (ACA).
«Les organismes d’ACA sont déjà à bout de souffle et sous financés, alors les coupures gouvernementales envisagées leur font craindre le pire», indique Mme Audet. Selon elle, dans la MRC de Bécancour, une croissance des besoins s’observe déjà en trois mouvements: augmentation du nombre de personnes ayant des besoins, intensification des problématiques majeures et persistantes, et addition de plusieurs besoins différents, chez une même personne.
Marie-Line Audet soutient qu’une grande partie de la MRC de Bécancour constitue un désert alimentaire où l’accessibilité à des aliments sains et à faible coût est très limitée.
Par ailleurs, la CDC s’inquiète de voir disparaître ses interlocuteurs privilégiés à l’échelle locale, craignant avoir plus de difficulté à déployer des stratégies ou des projets en partenariat qui permettraient de répondre aux besoins de la communauté «Existera-t-il encore une quelconque marge de manœuvre pour appliquer les programmes sociaux ou mesures gouvernementales afin qu’elles répondent efficacement aux besoins locaux?», questionne la directrice.
Suivez Joanie Mailhot sur Twitter: @Jo_Mailhot