Les enfants de Ste-Monique sensibilisés à la différence
Le 19 octobre dernier, les élèves de l’école primaire Arc-en-ciel, à Ste-Monique, ont été sensibilisés au handicap d’un de leurs camarades, Gabriel Chaussé, et à celui d’une jeune Trifluvienne, Laura Bertrand-Lancery. Tous deux vivent avec un membre artificiel et font partie du programme Les Vainqueurs, de l’Association des Amputés de guerre.
Réunis dans le gymnase de leur école, les élèves de 1ère à la 6e année ont appris comment leurs deux interlocuteurs arrivaient à fonctionner avec un membre en moins, soit une jambe pour Gabriel et une partie d’un bras pour Laura. Ils ont aussi réalisé, grâce à la présentation d’une vidéo, qu’ils n’étaient pas à l’abri d’une amputation à la suite d’un accident…
Il faut préciser, toutefois, que Gabriel et Laura sont nés avec une malformation. Ils n’ont donc jamais connu les avantages d’avoir tous leurs membres. Par contre, ils côtoient régulièrement d’autres jeunes qui ont été amputés après un accident bête, et ils considèrent qu’il est important de sensibiliser les enfants à la prudence. «Aucune prothèse ne remplacera jamais un vrai membre, a témoigné Laura. Alors, restez loin des dangers.»
La directrice de l’école, Hélène Doucet, croit que cette rencontre a touché les élèves. «J’ai été impressionnée par leur niveau d’écoute. Ça leur a certainement fait prendre conscience qu’il faut être prudent en tout temps», témoigne-t-elle.
De son côté, la mère de Gabriel, Christine Chaussé, était fière de voir son fils collaborer à cette activité de sensibilisation. «Nous sommes arrivés dans la région de Nicolet en août dernier; c’est donc la première année que Gabriel passe à l’école Arc-en-ciel. Cette rencontre, organisée par l’Association des Amputés de guerre, aidera les enfants à démystifier le handicap de Gabriel en leur permettant de lui poser toutes les questions qui leur brûlent les lèvres sur sa condition.»
Soulignons que Gabriel est né sans fémur et qu’il a dû subir une rotoplastie (une chirurgie très rare) en bas âge. Son cas est le seul au Québec. D’ici la fin de l’année, il devra subir une autre intervention, cette fois à la hanche. Il sera alors plâtré du torse jusqu’aux pieds durant plus d’un mois. «C’est un garçon vif et toujours de bonne humeur, de conclure Mme Chaussé, qui est mère de six autres enfants. Il rencontre un tas de médecins qui font plein d’études sur son cas, alors il ne craint pas du tout les chirurgies. C’est très rassurant pour nous!»