Les écoles de la Commission scolaire de La Riveraine font bonne figure

DOSSIER. Afin de responsabiliser davantage les différents milieux à l’égard de la violence et de l’intimidation à l’école, l’Assemblée nationale a adopté, en juin 2012, le projet de loi no 56, Loi visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école.
Ainsi, chaque établissement d’enseignement public ou privé s’est vu obliger d’adopter et de mettre en œuvre un plan de lutte contre l’intimidation et la violence à l’école. Ce document a principalement pour objectif de prévenir et de contrer toute forme d’intimidation et de violence à l’endroit d’un élève, d’un enseignant et de tout autre membre du personnel de l’école. Enfin, le plan de lutte encadre la responsabilité de l’école et de la commission scolaire.
La Commission scolaire de La Riveraine et ses écoles ne font pas exception à la règle. «Chaque école, de même que la commission scolaire, a son plan de lutte contre l’intimidation et la violence à l’école, à l’intérieur duquel sont décrits une multitude d’éléments, à savoir les rôles de chacun, ce que l’enfant doit faire s’il est victime ou témoin d’une situation d’intimidation, à qui il peut se référer, etc., explique Johanne Doucet, agente pivot pour le Plan d’action Violence/intimidation. C’est une priorité pour nous et pour nos écoles. Une analyse et une révision sont faites chaque année, permettant de faire état des résultats.»
Portrait de situation
En mars 2011, la Commission scolaire de La Riveraine a fait remplir un questionnaire à tout son personnel et tous ses élèves, afin de connaître les réelles problématiques se déroulant dans ses établissements scolaires. «Ce questionnaire a aidé à confirmer ce qu’on savait déjà, où étaient les points forts et les points faibles des interventions, croit la psychoéducatrice. Nous avons maintenant un portrait établi et plus structuré.»
Quant à la Loi adoptée, Mme Doucet considère qu’elle leur a permis de mieux organiser et de mieux baliser les façons d’intervenir. «N’oublions pas non plus que la réalité des enfants d’aujourd’hui est différente d’il y a 10-15 ans. Alors on doit adapter les interventions en conséquence.»
Pour ce qui est des enseignants et des professionnels, l’agente pivot constate qu’ils sont de mieux en mieux outillés pour faire face à ces situations. «Même avant la mise en place des plans de lutte et l’entrée en vigueur de la Loi, on ne partait pas de zéro. Notre personnel avait déjà certaines habiletés. On continue donc de favoriser le développement des habiletés, mais en réalité, on ne finira jamais d’apprendre!»
Une nuance importante
Pour la psychoéducatrice, il importe de préciser une chose: tout n’est pas de l’intimidation. «Des conflits et des chicanes d’enfants, ça existe encore. C’est pourquoi il faut intervenir de façon soutenue. Mais une chose est sûre, la violence verbale ou l’intimidation, ça marque…et ça peut marquer longtemps.»
Par ailleurs, elle souligne qu’il existe différents types de violence: physique, verbale, par voie électronique, sociale, discrimination, intimidation, ou encore, en lien avec la sexualité.
«Quand on s’aperçoit qu’une situation de violence éclate entre deux enfants, on peut intervenir de différentes façons, soutient Mme Doucet. Il faut déterminer ce qui en est la cause: est-ce une chicane, de l’intimidation ou un vieux conflit qui se transforme? Il faut voir aussi si ça dure dans le temps.»
Heureusement, les chiffres démontrent que sur la Rive-Sud, 75% à 80% des jeunes n’ont jamais subi d’intimidation. «Notre portrait souligne que 15% de nos élèves se sentent interpellés, soit comme victime ou comme auteur. Mais c’est toujours trop; même 5% ce serait trop. D’où l’importance d’intervenir à chaque fois», rapporte Johanne Doucet.
Au cours de l’année scolaire 2013-2014, 148 situations (133 au primaire et 15 au secondaire) liées à l’intimidation ou à la violence ont été portées à l’attention des directions d’écoles.
Les plans de lutte de chaque école sont disponibles sur le site de la Commission scolaire de La Riveraine.
Conflit, violence, intimidation: comment s’y retrouver?
Conflit
Le conflit est une opposition entre deux ou plusieurs personnes qui ne partagent pas le même point de vue au niveau de leurs intérêts, leurs objectifs, leurs valeurs, leurs méthodes, leurs rôles ou leurs idées.
Violence
La violence est intentionnelle et volontaire. Elle comporte un but précis: avoir le pouvoir sur l’autre pour obtenir le gain recherché. L’agression constitue le moyen de l’atteindre. Elle s’inscrit donc exclusivement dans un rapport de force avec l’autre. C’est un moyen stratégique pour obtenir quelque chose.
Intimidation
Tout comportement, parole, acte ou geste délibéré ou non à caractère répétitif, exprimé directement ou indirectement, y compris dans le cyberespace, dans un contexte caractérisé par l’inégalité des rapports de force entre les personnes concernées, ayant pour effet d’engendrer des sentiments de détresse et de léser, blesser, opprimer ou ostraciser. (art.13, LIP 2012)