Les agriculteurs de la région veulent plus de superficies en culture

AGRICULTURE. Les dirigeants de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec se sont prononcés en faveur de ces deux enjeux susceptibles de régler la question de la rareté des terres agricoles disponibles.

Ils souhaitent d’abord une révision du moratoire sur l’augmentation des superficies cultivées qui a été imposé il y a une dizaine d’années. Celui-ci touche l’ensemble des municipalités du Centre-du-Québec et leur empêche de prendre de l’expansion.

Celui-ci avait été mis en place afin de protéger la qualité des eaux, alors que tout le territoire de la région était situé dans des bassins versants jugés dégradés. Près de onze ans plus tard, les agriculteurs font valoir que des pratiques agricoles ont changé, des bandes riveraines sont maintenant respectées, et que plusieurs efforts ont été investis pour améliorer la situation.

L’UPA estime qu’il serait opportun de revoir la pertinence de la démarche, d’établir un portrait précis de la situation et d’analyser les impacts du moratoire.

Les dirigeants souhaiteraient que le moratoire tienne compte de la réalité de chacune des MRC. «Nicolet-Yamaska et Bécancour sont en grande partie déboisés, mais dans la MRC de l’Érable, c’est tout le contraire. Il y a une très grande superficie en boisé et les deux sont traités sur le même pied, précise le président régional, Jean-Luc Leclair. Il faut qu’il y ait des nuances, parce que s’il ne reste plus que 10% de couvert forestier dans une municipalité, même nous on n’est pas ouvert à couper d’autres arbres».

Les producteurs agricoles déplorent aussi qu’ils soient les seuls à être visés. «Si une municipalité veut prendre de l’expansion avec un parc industriel ou un milieu urbain, ils peuvent le faire, mais pas nous, indique le deuxième vice-président provincial, Martin Caron. Si on s’entend sur un couvert forestier à respecter, il faut que la règle s’applique pour tout le monde».

Ils jugent aussi que d’autres sphères d’activité peuvent être responsables de la dégradation, dont les systèmes de traitement des eaux des municipalités qui sont inexistants ou désuets et qui déversent régulièrement dans les rivières.

Reprendre ses droits

Les producteurs souhaitent aussi que l’agriculture reprenne ses droits sur des terres non cultivées. Un enjeu qui touche davantage la MRC de Bécancour.

Leur demande vise une partie des grandes superficies inoccupées à l’intérieur du parc industriel et portuaire. Celui-ci avait d’ailleurs été aménagé sur d’anciennes terres agricoles qui ont été expropriées lors de l’acquisition de 7 650 âcres par le gouvernement.

«Une partie importante de la demande concerne le ministère des Transports. La fameuse emprise entre l’autoroute 30 et ce qu’on appelle la «vieille route», ou la déserte. Il y a une partie au début, quand on arrive par Gentilly, qui a été remise en culture cet été. Ce semble être une démarche ponctuelle qui s’est mise en place, mais on veut voir s’il y a d’autres places où il y aurait lieu de mettre en place ce genre de partenariat», indique le vice-président régional, Daniel Habel.

En consentant à louer à des producteurs, ces entités permettraient de régler en partie la rareté des terres agricoles disponibles.

Le fait de cultiver ces terres qui sont la plupart du temps en friche réduirait la présence de phragmite, une plante indésirable en milieu agricole. Pour diminuer sa prolifération, les agriculteurs de la région réclament aussi un entretien plus régulier des bords de routes.

 

Suivez Le Courrier Sud sur Facebook