L’église Saint-Thomas sur le point de disparaître du paysage
DOSSIER. Le chantier de démolition de l’église Saint-Thomas tire à sa fin et il ne restera bientôt que des souvenirs du bâtiment qui était à l’entrée du village de Pierreville depuis plus de 160 ans.
Le clocher n’a finalement pas été conservé puisqu’il était jugé trop endommagé pour être remis sur un socle et aucun endroit n’avait été trouvé pour l’entreposer, un peu comme celui du Monastère des Sœurs du Précieux-Sang près du Musée des religions du monde. Le clocher de l’église Saint-Thomas était toutefois beaucoup plus imposant.
Les immenses cloches (la plus grosse pèserait 800 livres) devraient quant à elles être conservées et installées sur une structure en trépied, possiblement au cimetière. D’autres éléments de l’église seront aussi conservés, dont la statue de Saint-Thomas et le cadran solaire qui sont situés dans la façade, et la Rose des vents, qui servait de paratonnerre, à l’arrière de l’église.
Une attention particulière devra aussi être accordée au bas de la façade, du côté gauche, car une pierre angulaire pourrait s’y trouver. On souhaite évidemment conserver la pierre et son contenu puisque des documents et des vestiges de l’époque de sa construction pourraient s’y trouver.
Patrimoine en péril?
Le chantier de démolition s’est amorcé dans la controverse à la suite de la parution d’un article du Devoir accusant la Municipalité d’avoir pris la décision de démolir sans avoir demandé de soutien financier.
Malheureusement, la valeur patrimoniale de l’église Saint-Tomas avait était évaluée comme étant «Faible» par l’Inventaire des lieux de culte du Québec, étant ainsi classée E dans la hiérarchisation régionale.
De l’autre côté de la rivière, l’église Saint-François-Xavier, à Saint-François-du-Lac, est quant à elle considérée comme «Incontournable» et classée A.
Sur la Rive-Sud, seulement la cathédrale de Nicolet et l’église Saint-Pierre-Apôtre, à Saint-Pierre-les-Becquets, sont des «Incontournables», tandis que l’église Saint-Édouard-de-Gentilly, est «Exceptionnelle» et obtient la cote B.
Baie-du-Febvre, Manseau, Saint-Célestin, Saint-Léonard-d’Aston, Saint-Sylvère, Sainte-Angèle, Sainte-Gertrude et Sainte-Sophie ont une église classée C, c’est-à-dire que leur valeur est «Supérieure».
«Le gouvernement finance les églises classées A et B, et parfois ils vont aller jusqu’à C. Nous n’aurions rien eu avec une église classée E», rétorque le maire de Pierreville, André Descôteaux.
L’affaire a d’ailleurs rebondi à l’Assemblée nationale, alors que Véronique Hivon du Parti Québécois a déploré la destruction d’un édifice marquant dans le paysage de la région et réclamé un recensement du patrimoine religieux en péril.