Le pianiste nicolétain Jean-Michel Blais a le vent dans les voiles

MUSIQUE. Jean-Michel Blais, compositeur-pianiste de 31 ans, lance ces jours-ci son tout premier album, intitulé II, composé sur deux ans au fil d’improvisations quotidiennes. Le lancement officiel s’est fait le 8 avril à la Art Gallery of Ontario, où l’artiste est en résidence jusqu’à la fin du mois.

En effet, celui qui possède un incroyable sens de la mélodie y sera en prestation les vendredis 15 et 22 avril. Jean-Michel Blais quittera ensuite pour New York où il offrira un concert gratuit au Rockwood Music Hall le jeudi 28 avril.

C’est à l’automne dernier que celui qui travaille comme professeur de cégep en éducation spécialisée a été remarqué par le label Arts & Crafts, après avoir mis en ligne quelques-unes de ses pièces via la plateforme Bandcamp.

«Je n’avais pas d’attentes précises, mais disons que les choses se sont bousculées très rapidement. Comme ma musique est instrumentale, ça s’exporte assez bien», admet le musicien.

Sa musique, dont le genre s’apparente au style classique minimaliste, rappelle à la fois celle de Yann Tiersen dans «Le fabuleux destin d’Amélie Poulain» ou de Chilly Gonzales, lui-même artiste chez Arts & Crafts. «C’est difficile de décrire ma musique, croit l’artiste. Les gens aiment bien mettre une étiquette, mais en réalité, quand on écoute de la musique, on aime ou on n’aime pas…ce n’est pas compliqué! Certaines de mes pièces peuvent s’apparenter à du Indie, alors que d’autres sont plus pop ou classique, par exemple. De nos jours, on a accès à tellement de choses que c’est normal que nos influences ou nos inspirations soient diversifiées.»

Actuellement, Jean-Michel Blais jongle entre sa carrière d’enseignant et celle d’artiste de la musique. «Considérant que je dois faire souvent la route Montréal-Toronto, je me retrouve à faire de la correction et préparer mes cours dans le train! Si ma carrière de musicien prend plus de place, je ne crois pas que ce sera viable à long terme, car je vais finir pas manquer de temps. Mais pour l’instant, j’essaye de concilier les deux», lance-t-il.

Le pianiste ne manque pas de projets et se décrit lui-même comme quelqu’un qui aime apprendre, se dépasser et avoir toujours plein d’idées en tête. «Je suis le genre de personne qui n’arrête jamais! Par exemple, j’aimerais apprendre à composer pour d’autres instruments que le piano, développer de nouvelles façons de jouer et pousser mon instrument encore plus loin.»

Parallèlement à tout ça, Jean-Michel Blais affirme développer d’autres projets musicaux, mais admet qu’il aimerait faire plus de spectacles. D’ailleurs, il indique que «des choses se discutent actuellement», sans toutefois vouloir donner trop de détails. Chose certaine, il assure que son équipe et lui travaillent fort pour qu’il y ait des concerts au Québec.

Le musicien n’a cependant pas de plan de carrière établi. «Je vais où le vent me porte; j’y vais une étape à la fois et c’est très excitant.»

Parcours de l’artiste

Né à Nicolet, le jeune Jean-Michel grandit dans un milieu éloigné des arts et n’a chez lui, pour toute lecture, qu’une gigantesque encyclopédie qu’il passe des heures à dévorer. À l’âge de 9 ans, il commence à pianoter sur l’orgue familial, improvise des mélodies et, à 11 ans, écrit ses premières compositions. Il débute aussi à ce moment des leçons de piano.

Véritable talent naturel, il est invité, à 17 ans, à entrer au Conservatoire de musique de Trois-Rivières, où il commence des études en piano classique. Par contre, alors en pleine adolescence, Jean-Michel Blais se rebelle rapidement contre cette formation qu’il trouve contraignante et rigide. Il veut expérimenter et n’aime pas qu’on lui dise comment jouer, ni qu’on l’empêche d’improviser et de composer.

Quelques années plus tard, il attire l’attention de l’auteur et metteur en scène Robert Lepage, qui le présente au gratin du milieu artistique québécois. Sans plan de carrière bien précis en tête, le pianiste se retire promptement et décide de poursuivre ses explorations. «Je n’ai pas l’impression d’avoir manqué une occasion. Je pense qu’à ce moment-là, je n’étais pas prêt; je n’avais pas d’attente ni de vision pour ma carrière musicale. À l’époque, j’étais surtout assoiffé de culture, se souvient Jean-Michel Blais. On verra si nos chemins se recroisent.»

Dans la mi-vingtaine, il part vivre à Berlin et passe plusieurs mois en Amérique du Sud. Il compose de la musique, mais traverse aussi de longues périodes sans même toucher à un piano. De retour à Montréal, il redécouvre son amour pour la composition et attire à nouveau l’attention, cette fois de l’étiquette Arts & Crafts.

Attaché à ses racines

Pour Jean-Michel Blais, la région de Nicolet est encore aujourd’hui très importante. Sa famille et ses amis y demeurent encore et le musicien se fait un devoir d’y revenir dès qu’il en a l’occasion. «Je dois énormément à Nicolet et aux gens que j’ai rencontrés. Je ne sais pas combien grosse ma carrière deviendra, mais je veux toujours garder ce lien avec ma région natale», soutient-il.

L’artiste mentionne que ce territoire est inspirant pour lui, notamment par ses paysages «avec le port, les passerelles, les champs» et avec ses nombreux lieux culturels et religieux.

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