Le Pavillon alternatif non-conforme?

SAINTE-MONIQUE. Le 29 juin, les 24 personnes hébergées au Pavillon alternatif de Sainte-Monique ont été évacuées d’urgence, puis relocalisées dans d’autres centres d’hébergement, après qu’une visite de deux organisations du domaine de la santé ait soulevé des doutes sur la qualité de la santé et de la sécurité des résidents.

C’est que dans les derniers mois, le centre de réhabilitation en toxicomanie avait fait une demande en vue de renouveler sa certification, qu’il avait d’ailleurs obtenu depuis l’existence de cette dernière, en 2011.

Donc, en février dernier, le Conseil québécois d’agrément (CQA) et l’Agence de la santé et des services sociaux (aujourd’hui le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec) ont visité les lieux pour procéder à l’évaluation en vue du renouvellement de la certification. Puisque quelques lacunes avaient été notées, la ressource devait répondre à certains critères si elle voulait que sa certification soit renouvelée.

«Notre visite a soulevé des doutes sur la qualité de la santé et de la sécurité des résidents. On avait alors convenu avec la direction d’un plan d’action pour que le centre se mette aux normes à l’intérieur d’une période donnée», explique André Sauvé, directeur adjoint – hébergement et services spécialisés en santé mentale et dépendance au CIUSSS Mauricie/Centre-du-Québec.

C’est en juin qu’a eu lieu la rencontre de suivi par les deux organisations, afin de valider si les actions requises avaient été réalisées. Un rapport conjoint a par la suite été rédigé et soumis au comité d’experts du ministère de la Santé et des Services sociaux. «Le Ministère a tranché et a pris la décision de procéder à la relocalisation des résidents au sein d’autres ressources certifiées en toxicomanie de la région, puisque des faits sérieux ont démontré que leur santé et leur sécurité pouvaient être menacées ou compromises», souligne M. Sauvé.

«On a travaillé très fort avec la directrice pour éviter d’en arriver là, ajoute-t-il. On a tout essayé pour mettre en place ce qu’on pouvait faire, mais malheureusement, cela n’a pas fonctionné.»

Selon lui, le CIUSSS, la direction du Pavillon alternatif et tous les intervenants impliqués ont donc travaillé ensemble pour relocaliser les résidents. «Nous avons tout fait dans un processus rigoureux dans le meilleur intérêt des usagers. C’était vraiment eux notre priorité.»

André Sauvé estime malgré tout que l’ensemble des critères ont été analysés et que des inquiétudes ont été manifestées au sujet de certains éléments. Le directeur adjoint n’a pas voulu entrer dans les détails et préciser ce qui ne fonctionnait pas au Pavillon alternatif. Il a toutefois révélé un certain nombre de critères qui sont toujours validés lors de visite de la part du CQA et du CIUSSS: type de thérapie, plan sécurité incendie, code d’éthique, évaluation médicale, gestion de la médication, risque de sevrage, évaluation du risque et de l’urgence suicidaire pour le résident, etc.

Événement rare

André Sauvé admet que le cas présent est plus qu’exceptionnel. Il reconnaît également que la situation est déplorable pour l’ensemble des personnes impliquées. «C’est triste d’abord et avant tout pour les résidents, mais aussi pour les employés qui se retrouvent dans l’incertitude et pour la ressource qui risque de perdre sa certification.»

Malgré la relocalisation des résidents, M. Sauvé assure que chacun d’eux est maintenant entre bonnes mains, qu’ils seront tous bien accompagnés et qu’un suivi sera fait sur leur situation. «On s’est assuré qu’ils aient un filet de sécurité et qu’ils ne soient pas laissés à eux-mêmes», a-t-il fait savoir.

Et la certification?

Présentement, la demande de renouvellement de certification est suspendue et elle risque de ne pas être émise, selon ce que croit André Sauvé. Chose certaine, la ressource ne peut opérer actuellement, étant donné que le processus est arrêté. Une décision sera prise dans les prochains jours.