Le Mont-Bénilde n’ira pas uniquement entre les mains du Centre de la Biodiversité

PROJET. Un manque à gagner de 250 000$ empêche le Centre de la Biodiversité de mettre la main sur le Mont-Bénilde, dont l’acquisition totale était évaluée à 1 million 50 mille dollars.

L’offre d’achat déposée prenait fin le 10 avril et le maire de Bécancour affirme que deux promoteurs privés sont intéressés par le site et ont commencé à regarder les possibilités.

Une avenue que Jean-Guy Dubois ne voit pas d’un très bon œil. «On ne veut surtout pas qu’un privé arrive dans le décor et achète tout le complexe en mettant les millions nécessaires sur la table. C’est pourquoi on privilégie l’approche d’un PPP, soit un partenariat public-privé», a-t-il déclaré lors de la séance du conseil municipal, lundi soir.

La Ville de Bécancour supporte financièrement le Centre de la Biodiversité et elle l’appuie dans son projet d’acquisition du Mont-Bénilde. «On était prêt à mettre un montant de 300 000$ dans le projet. De notre côté, on veut surtout sauver la forêt qui se trouve à proximité. Chose certaine, nous, la grosse bâtisse du Mont-Bénilde ne nous intéresse pas», indique M. Dubois.

En plus de cette somme, le montage financier du Centre de la Biodiversité incluait un montant de 450 000$ en provenance du Fonds de développement durable d’Alcoa ainsi qu’une enveloppe de 50 000$ du Pacte rural.

Les Frères des écoles chrétiennes, propriétaires du Mont-Bénilde, aimeraient qu’une décision soit prise entre le promoteur privé et le Centre de la Biodiversité dans les 30 prochains jours, dans une optique de PPP. D’ailleurs, les pourparlers se poursuivent et une rencontre entre les deux parties devrait se tenir jeudi.

Il faut comprendre que dans l’offre de départ, le Centre de la Biodiversité gérait le Mont-Bénilde, en en étant propriétaire. Par contre, dans le nouveau modèle, ce serait le privé qui gérerait la bâtisse. «On doit faire en sorte de conserver la terre à bois et d’acquérir quelques bâtiments adjacents, qui sont aussi mis en vente», fait savoir le maire.

Survie du Centre de la Biodiversité

La priorité pour la directrice générale du Centre de la Biodiversité est d’assurer la pérennité de son site touristique. Si cela doit passer par un PPP, elle n’est pas contre. «En fait, il faudrait que ce soit notre plan B, parce que si le promoteur privé achète tout, alors la survie du Centre est très menacée. Mais si on fait un partenariat ensemble, il devra tenir compte de nos besoins actuels et à plus long terme», soutient Carole Bellerose.

Elle rappelle que cette année, avec ses 25 600 visiteurs, le Centre a atteint sa capacité maximale. «On n’a plus de terrain, on n’a plus de place. C’est maintenant clair qu’à nous seuls, on ne pourra pas avoir le bâtiment du Mont-Bénilde, se désole Mme Bellerose. Mais ça nous prend les terres et quelques bâtiments adjacents, parce qu’à l’heure actuelle, tous nos projets futurs sont remis en question.»

Selon elle, l’enjeu est de faire le maximum pour maintenir le Centre en vie, d’autant plus qu’«on a beaucoup travaillé dans ce projet-là depuis un an et demi» et que des sommes ont déjà été avancées, notamment pour financer des études et des analyses.

Évidemment, plusieurs avenues seront étudiées et si un promoteur privé achète tout le complexe, il pourra possiblement vendre ou louer des portions au Centre de la Biodiversité. «Mais à ce moment-là, il faudra voir quels seront les coûts. C’est pourquoi je dis qu’à moyen terme, la survie du Centre est menacée», conclut Carole Bellerose.

Suivez Joanie Mailhot sur Twitter: @Jo_Mailhot