Le métier de policier, au-delà des clichés
EMPLOI. Généralement, nous sommes habitués de voir les policiers en pleine action, lorsqu’ils reçoivent des appels d’urgence nécessitant leur présence. Mais quand il n’y a pas d’appel, que font les patrouilleurs? J’ai accompagné Tommy Lemay, sergent au poste de la Sûreté du Québec dans Nicolet-Yamaska, pour répondre à la question.
À chaque début de quart de travail, les policiers en fonction ont une rencontre entre eux où le sergent leur assigne un territoire à couvrir et des mandats à réaliser pendant leur journée. Il y a une rotation dans les secteurs, afin que chaque policier puisse bien connaître l’ensemble de la MRC.
Sans surprise, une partie du travail des policiers consiste à assurer la sécurité sur les routes. Par contre, contrairement à la croyance populaire, leur but n’est pas de remettre systématiquement des constats d’infraction. En effet, on parle plutôt d’un rôle de sensibilisation. Bien sûr, les «tickets» sont inévitables dans certains cas, mais l’objectif demeure la sécurité des citoyens.
De plus, il faut savoir qu’à la SQ, chaque municipalité est parrainée par un policier ou une équipe de travail. C’est donc dans leur mandat d’établir des liens avec les citoyens et d’aller rendre visite à «leur» municipalité pour être au fait des situations problématiques. C’est une approche de proximité qui permet aux policiers de mieux comprendre les besoins et les attentes de la population. Il s’agit alors d’une autre tâche que peut réaliser un policier pendant son quart de travail. Suite à ces rencontres, les besoins des municipalités sont ramenés au poste et les sergents les traduisent à leurs patrouilleurs, pour répondre aux demandes exprimées.
Lorsque les patrouilleurs sont sur la route, ils doivent réellement porter attention à tout ce qui se passe autour d’eux. C’est de cette façon qu’ils peuvent notamment repérer un automobiliste qui parle au cellulaire ou texte au volant, ou encore un conducteur qui ne porte pas sa ceinture de sécurité. L’environnement et l’instinct sont aussi deux éléments essentiels à ne pas négliger. Chaque fois qu’un policier voit quelque chose qu’il trouve anormal ou suspect, il doit absolument tenter d’en savoir plus.
«Il faut avoir des yeux partout et avoir le réflexe de tout analyser; toutes les informations sont importantes. Les journées ne se ressemblent pas. Une interception peut mener à autre chose…on ne sait jamais ce que ça va donner. Parfois, on se rend à un endroit pour une affaire et finalement, on se retrouve à travailler sur quelque chose de complètement différent. C’est la réalité de notre métier. On sait quand la journée commence, mais on ne sait jamais quand elle va se terminer», explique le sergent Lemay.
Enfin, en tant que sergent, il y a aussi tout un volet administratif à assumer. Cela se résume par de la correction de rapports, de constats d’infraction, etc. Il y a également une portion «coaching» à faire envers les policiers de son équipe, en plus de signer tous les rapports rédigés.
Apprivoiser les regards
«Quand on est policier, les regards sont constamment tournés vers nous, où qu’on soit, peu importe ce qu’on fait. Ça fait toujours particulier, même après plusieurs années. Dès qu’on porte l’uniforme, il faut être droit…même quand on n’est pas en service», fait savoir le sergent Lemay.
Maintenant, les patrouilleurs sont de plus en plus filmés par les citoyens lorsqu’ils font leur travail. «C’est certain que ça nous rend plus craintif, mais en même temps, quand tu n’as rien à te reprocher, ce n’est pas si dérangeant. Mais de toute façon, on représente l’ordre alors notre comportement doit être exemplaire. Les gens sont exigeants envers nous et avec raison.»
Questions/réponses
• Les policiers sont-ils obligés de s’entraîner?
À l’embauche, il y a des tests physiques à réaliser. Par contre, par la suite, il n’y a pas d’obligation en ce sens. Cela dit, la pratique d’activités physiques est grandement encouragée et favorisée au sein de la SQ.
• Pour les policiers, quel rôle jouent les apprentis-policiers de l’ENPQ?
Les apprentis-policiers ne peuvent pas donner de contraventions. Par contre, ils sont des yeux supplémentaires pour les patrouilleurs. «Ils ont une centrale de répartition fictive dans le cadre de leur formation, mais quand ils voient des choses qui méritent notre attention, leur centrale entre en contact avec la nôtre. Ils nous rapportent ce qu’ils voient quand c’est important.»
• Que pensez-vous de l’émission télévisée SQ?
Depuis quelques années, une nouvelle série télévisée a fait son apparition sur les ondes de V, intitulée «SQ». Il s’agit de vrais policiers suivis par la production dans leurs interventions. Le sergent Lemay affirme que le public a de bons commentaires sur l’émission et les policiers, de leur côté, sont contents que les gens puissent voir les aspects moins connus de leur métier.
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