Le bon berger

LETTRE OUVERTE.

Monsieur Martel,

 

En résumé vous nous dites de dormir tranquilles, que tout est beau pour l’instant et que vous veillez au grain. Je suis vraiment surpris de vous lire de la sorte sur ce sujet, encore aujourd’hui, après toutes ces années de luttes citoyennes.  L’information a pourtant été diffusée très largement et c’est un danger maintenant connu : l’exploitation du schiste pour le gaz ou le pétrole c’est trop de risques à court, mais surtout à long terme, et ça, je crois que presque tout le monde en convient aujourd’hui. Vous me laissez l’impression d’errer encore sur ce sujet.

Dans un même ordre d’idées, rappelons-nous que les scientifiques et environnementalistes de ce monde se sont mis à « crier au loup » il y a des décennies, nous mettant en garde des imminents changements climatiques. Pourtant c’est un phénomène connu et craint de tous maintenant, sauf par ceux de cette « trump » qui préfèrent encore fermer les yeux.

Vous tentez de nous rassurer parce que Pierre Moreau vous a assuré qu’il n’y a pas de projet au Centre-du-Québec actuellement. Mais qu’en sera-t-il demain? Et ailleurs au Québec? Même si ce n’est pas dans notre cour et ni dans la vôtre? Au fait, que faisait-il le ministre des ressources naturelles au congrès de l’APGQ la semaine dernière? Leur dire de ne plus demander de permis? J’en doute fort. Avez-vous entendu les propos de Michael Binnion de Questerre en entrevue à RDI-Économie la semaine dernière? Il semble bien confiant de l’obtenir cette acceptabilité sociale.

Dites-moi que fera le bon berger quand il apprendra de la bouche de Saint-Pierre que la tentation était trop forte et que les loups feront bientôt ravage? Comme vous l’écriviez vous-même en terminant votre chronique : « …je vais vous informer s’il y a réellement des raisons de se préoccuper. »  Nous informer de quoi au juste? Qu’il est trop tard pour  « crier au loup »?

Et que fera le bon berger avec son fusil à plombs devant les derricks en érection?

 

Marc St-Arnault

St-Célestin