LaRue Bécancour fête ses 20 ans
TRAVAIL DE RUE. L’organisme Toit JEF, qui œuvre maintenant sous le nom de LaRue Bécancour, a récemment célébré son 20e anniversaire. Pour l’occasion, 60 personnes membres et partenaires de l’organisme se sont réunies pour souligner ce qui a été accompli au fil des ans.
La présidente, Paule Demers, affirmait lors de son allocution que «Toit JEF a fait comme les jeunes que nous rencontrons dans la rue… Nous avons forgé notre identité, ancré nos valeurs et consolidé notre personnalité. C’est pourquoi nous avons changé notre nom et nous en sommes très fiers.»
En effet, le nom Toit JEF portait parfois à confusion. «Des gens croyaient que JEF était le nom d’un travailleur de rue, alors que ça signifiait Jeunesse-Enfance-Famille. Et le mot «toit» était souvent relié, dans l’esprit des gens, à une entreprise de toiture. On était mûr pour changer de nom, d’autant plus qu’on se penchera prochainement sur la réalisation de notre plan stratégique et qu’on a encore beaucoup de projets à développer», a fait savoir Ginette Deshaies, directrice générale de l’organisme depuis une quinzaine d’années.
Un nouveau logo a aussi été dévoilé, illustrant un changement de cap, un cheminement positif dans la vie. L’illustration du «U-turn» symbolise la prise de conscience qui permet de prendre des décisions éclairées. «Cette signature au nom évocateur incarne un organisme sur lequel on peut compter, s’appuyer et avoir confiance», soutient Mme Deshaies. Par ailleurs, LaRue Bécancour s’est doté d’un slogan: Pour continuer d’avancer!
Plus ça change, plus c’est pareil
Les deux travailleurs de rue embauchés par l’organisme, Patrick et Sandra, font face à diverses problématiques, dont la pauvreté, l’isolement et la toxicomanie. «C’est déroutant de constater que les problématiques étaient les mêmes à l’époque, quand l’organisme a été mis en place il y a 20 ans!», lance la directrice générale.
Elle remarque d’ailleurs que les problématiques en santé mentale sont en hausse et touchent les jeunes de plus en plus tôt. Cependant, Ginette Deshaies indique que la clientèle de LaRue Bécancour va de 20 à 70 ans. «L’isolement, par exemple, ça n’a pas d’âge. Le travailleur de rue devient souvent une personne significative dans la vie ces gens-là.»
En fait, le rôle des travailleurs de rue est d’accompagner, être à l’écoute et intervenir à la source. Ils doivent rester à l’affût des phénomènes émergeants sur le territoire et s’adapter aux différentes réalités et besoins des personnes avec qui ils ont développé des liens significatifs.
Lors de la célébration organisée pour souligner le 20e anniversaire de l’organisme, les deux travailleurs de rue ont exprimé ce qu’était la rue pour eux, avec ses hauts et ses bas. Ils ont révélé leur passion pour les gens de la rue et la chance qu’ils ont de pouvoir les côtoyer régulièrement dans un cadre informel et le privilège d’avoir la possibilité d’entrer chez eux.
La directrice générale estime que le travail de rue est souvent méconnu du grand public. «C’est un travail atypique qui permet d’entrer en relation avec des personnes en rupture sociale ou qui sollicitent, tout simplement, le besoin de rencontrer un travailleur ou une travailleuse de rue. Ils sont dans les milieux de vie des gens et établissent des liens de confiance avec eux pour ensuite les accompagner, les informer, les référer, les écouter, leur offrir du support et permettre des échanges, les mettre en contact avec les ressources et les services du milieu, le tout au rythme de la personne et ce, dans la plus grande confidentialité, sans jugement et sur une base volontaire. C’est en partie ça, du travail de rue», résume-t-elle.
À propos de La Rue Bécancour
LaRue Bécancour couvre l’ensemble de la MRC de Bécancour, soit les 17 municipalités rurales, et ses bureaux sont situés dans le secteur Gentilly. Alors que l’organisme compte actuellement deux travailleurs de rue, Mme Deshaies admet que pour l’ensemble du travail à réaliser et vue la grandeur du territoire, trois ou quatre travailleurs seraient nécessaires pour répondre à tous les besoins.
Rappelons que Toit JEF avait été créé par un groupe de partenaires qui désirait fonder un organisme famille sur le territoire mais qui finalement, ne s’est jamais concrétisé. Lors de la création de l’organisme, compte tenu que la charte était opérationnelle, elle a été reprise pour créer l’organisme en travail de rue pour la MRC de Bécancour.
«On est vraiment sur une belle lancée. Pour nous, le nerf de la guerre, c’est d’être reconnu du milieu et par nos pairs, et que les gens croient en nous et en notre mission. On a de beaux projets sur la table, pour continuer d’avancer!», conclut Ginette Deshaies.