La région donne à boire à Haïti

Plus de 3500 familles de la région rurale de Kenscoff, en Haïti, ont aujourd’hui accès à de l’eau grâce à la MRC de Nicolet-Yamaska. Un groupe de 14 personnes de la région est allé constater le tout sur place, du 7 au 21 juillet.

Rappelons qu’au printemps dernier, les maires de la MRC avaient retroussé leurs manches pour organiser un brunch au profit d’Haïti, qui venait d’être secoué par un séisme destructeur. Ils avaient alors servi à déjeuner à leurs concitoyens à l’école secondaire Jean-Nicolet, ce qui leur avait permis de recueillir 10 000$ pour la cause.

Cet argent a été utilisé à bon escient là-bas : il a servi à construire un captage d’eau et deux réservoirs dans le village de Dumisseau, un passage obligé pour se rendre vers d’autres villages de la région. L’installation, qui portera le nom de «MRC Nicolet-Yamaska», a été inaugurée le 10 juillet en présence des 14 représentants de la région. «Les gens étaient vraiment heureux que l’eau coule enfin au cœur de leur village. Nous avons participé à une petite “kombite” (travail communautaire) la veille pour installer et enterrer les derniers tuyaux au cœur du village. Décidément, les Haïtiens sont meilleurs que nous pour creuser dans un sol dur et très rocailleux!», témoigne Marc Dion, qui était sur place.

Reconstruction

On s’en souvient : le tremblement de terre qui a secoué Haïti le 12 janvier dernier a été des plus destructeurs. On estime que 300 000 personnes ont péri, et qu’un peu plus de 1,5 million personnes vivraient depuis lors sous des tentes et des abris de fortune.

«Dans la région de Kenscoff, quatre écoles primaires et deux centres communautaires sont hors d’usage. Plus de 800 familles ont perdu leur maison», poursuit M. Dion.

Sur place, nos représentants ont pu voir leur partenaire, l’organisme AFE NEG COMBITE, travailler à la reconstruction. Au moment où le groupe a quitté Kenscoff, une quinzaine de maisons temporaires, dont la durée de vie est de cinq ans, avaient été montées. Le village en attendait encore une trentaine dans les jours suivants. Il faut souligner que Solidarité-Jeunesse de Victoriaville, fondation de l’école Le Boisé, a contribué au projet de reconstruction pour 12 000$.

D’autres heureux

Durant leur périple, nos représentants régionaux avaient aussi le mandat de remettre en personne à des organismes des sommes d’argent recueillies par le groupe Haïti 2009, par l’école Curé-Brassard et par l’école St-Alexis-des-Monts. Ils ont donc apporté un don de 3000$ à l’orphelinat de sœur Dona à Kenscoff, en plus de remettre 4000$ à un dortoir de marchandes, afin qu’il puisse leur servir des repas chauds durant la prochaine année.

«Ce dortoir offre aux marchandes le gîte et un repas chaud pour environ 20 sous. Elles sont entre 250 et 300 par semaine à utiliser ses services. Ces femmes marchent dans les montagnes entre 6 et 12 heures, deux fois par semaine, pour se rendre au marché de Kenscoff», précise Marc Dion.

Plus que jamais, les personnes qui ont pris part à cette expérience croient qu’il est possible de faire une différence dans le pays le plus pauvre des Amériques. «De mains à mains, l’argent se rend et ne se perd pas dans des délais bureaucratiques. Oui, par notre engagement citoyen, nous pouvons faire une différence», conclut M. Dion.