La prescription maintenant possible pour les infirmières
SOINS. La nouvelle mesure gouvernementale permettant aux infirmières une plus grande marge de manœuvre pour les soins de première ligne est désormais en vigueur. Il est maintenant possible pour plusieurs professionnelles de prescrire certaines analyses de laboratoire et certains médicaments afin de mieux prendre en charge les patients.
À LIRE AUSSI: Soins infirmiers: des diplômés à l’année
En Mauricie et au Centre-du-Québec, le CIUSSS indique que l’on parle d’un nombre de 500 infirmières visées par cette mesure sur un total de 3 300. Au Québec, ce chiffre monte à 10 000 infirmières.
En gros, la nouvelle disposition permet aux infirmières bachelières, ainsi qu’à certaines infirmières d’expérience et qui répondent à divers critères d’admissibilité de bonifier leurs tâches.
La prescription englobe le traitement des plaies. Ce qui sera un plus pour les Centres d’hébergement, les centres ambulatoires et les groupes de médecine familiale, notamment.
«On nous permet aussi de prescrire pour les cas de santé publique comme le traitement des infections transmises sexuellement par le sang (ITSS) ou la contraception hormonale dans les cliniques de santé sexuelle ou en centres jeunesse», précise Élise Leclaire, directrice adjointe du soutien et du développement des pratiques professionnelles en soins infirmiers.
Enfin, les soins courants pour femmes enceintes comme les cas de nausée pourront aussi référés par les infirmières.
Un gain et une reconnaissance pour les membres
«On accueille très favorablement la nouvelle et c’est un gain considérable pour la population, de même que pour l’autonomie des infirmières! Nos membres ont beaucoup de questions, mais on a mis en place un plan d’implantation sur plusieurs mois pour intégrer un secteur à la fois», souligne Mme Leclaire.
Selon elle, il y a de nombreuses années que pareil élargissement des pratiques était souhaité dans le milieu de la santé. Au niveau provincial, l’Ordre des Infirmières et infirmiers du Québec et le Collège des médecins ont travaillé conjointement à cet aboutissement.
«Le défi principal sera d’arrimer cet ajout. La communication entre médecins et infirmières sera prioritaire. Il est important que le médecin soit avisé des prescriptions dans le cas d’un nouveau traitement, par exemple. De même, cet ajout permettra d’éviter de dupliquer les rendez-vous pour les patients.»
Aux dires d’Élise Leclaire, ce gain est une victoire, mais il ne s’agit que d’un premier pas vers une plus grande autonomie des infirmières au Québec. «Présentement, on veut bien outiller nos membres, mais il serait souhaitable selon nous d’ajouter d’autres secteurs d’activité dans le futur.»