La petite perchaude disparait, le doré se multiplie
PÊCHE. Alors que les perchaudes de moins d’un an nées dans le lac St-Pierre ne survivent pas pour la plupart, le doré y pullule.
Voilà ce qu’ont confirmé des chercheurs lors du Forum sur l’état du lac St-Pierre, en mai dernier.
Oui, les pêcheurs réfractaires au moratoire sur la pêche à la perchaude avaient raison: il y a dans le lac des perchaudes de deux et trois ans. Mais elles ont peu de relève. «Et pêcher les géniteurs tuerait l’espèce», confirme Louise Corriveau directrice générale de la Zone d’intervention prioritaire (ZIP) du lac St-Pierre.
«Elle a besoin d’herbiers pour se cacher, se nourrir sans se faire attraper. Mais les herbiers disparaissent», explique Mme Corriveau.
D’autant que cette année, la crue des eaux ne lui est pas favorable. Elle fut trop courte et peu importante pour favoriser leur croissance, dit-elle.
Ainsi le moratoire sur la pêche de ce poisson-emblème du lac est maintenu alors que la ZIP travaille à réaménager des habitats pour la perchaude sur trois cours d’eau.
Heureusement, le doré est lui en croissance, décrit Mme Corriveau. Car il vit en eaux profondes et se multiplie bien. «Mieux, il se nourrit de gobies à taches noires, une espèce invasive qui peut rapidement peupler un plan d’eau et se nourrit des œufs et des jeunes de poissons indigènes.»
Rappelons que les gobies ont été introduits par les eaux de ballast des navires transocéaniques.