La passion de Lyse Emond reconnue sur la Côte-Nord

ARTS. L’artiste bécancouroise Lyse Emond a vu son talent et sa passion être reconnus lors de la dernière édition du Symposium MAMU «Ensemble», qui s’est déroulé du 7 au 9 août au Musée Shaputuan de Uashat, une réserve indienne située dans la MRC des Sept-Rivières, sur la Côte-Nord.

Il faut dire que Mme Emond est native de la Côte-Nord, plus précisément de Schefferville, où elle a grandi. Elle a donc passé sa jeunesse voisine d’une communauté autochtone et a toujours voué un grand amour à cette culture.

«Pour participer à ce symposium, les artistes doivent être invités à soumettre un dossier. Il faut soit être un artiste autochtone ou, sinon, avoir un lien avec cette culture ou avec la région. On m’a alors invité à y participer. J’ai déposé ma candidature et j’étais très heureuse d’avoir été choisie», se souvient l’artiste-peintre.

L’événement permet alors aux artistes des deux cultures d’échanger ensemble et c’est ce qui plait grandement à Lyse Emond. «Nous étions six artistes blancs et six autochtones. C’est tellement enrichissant de pouvoir échanger ensemble, affirme celle qui crée depuis l’âge de 13 ans. J’ai côtoyé beaucoup d’autochtones dans ma vie et je me rallie à leur culture parce que je me reconnais dans leurs valeurs.»

D’ailleurs, selon elle, lorsqu’il y a conflit au niveau idéologique entre les deux cultures, «c’est de la méconnaissance».

La présidence, un honneur

Chaque année, la présidence du Symposium MAMU «Ensemble» est assumée par un artiste, une année un artiste autochtone, l’année suivante un artiste non-autochtone, et ainsi de suite, en alternance. Le vote pour le président ou la présidente de la prochaine édition se fait lors de l’événement, sous forme de consultation entre les artistes présents.

À sa grande surprise, Lyse Emond a été sélectionnée par ses pairs pour assurer la présidence de la 11e édition du Symposium. «Il n’y a pas de critères précis pour élire la présidence. Les artistes ont surtout voté pour moi pour ma passion, selon ce qu’ils m’ont dit. C’est vraiment un honneur pour moi.»

Cette opportunité lui offrira une belle visibilité puisque c’est l’une de ses œuvres qui sera utilisée pour les publicités de l’événement, l’an prochain.

Cours

L’artiste peintre, sculpteure et designer enseigne la peinture aux jeunes, pour le plaisir. Dans les derniers mois, une quinzaine d’élèves participaient à ses ateliers. L’âge des participants va de 4 ans à l’adolescence, en plus de quelques adultes. «La peinture aide à valoriser l’identité, notamment pour les enfants avec un trouble du déficit de l’attention. On voit réellement les bienfaits, croit Lyse Emond. C’est un bon moyen de s’évader. Pour ma part, l’art m’a sauvé la vie en quelque sorte; ç’a été ma thérapie.»

Suivez Joanie Mailhot sur Twitter: @Jo_Mailhot