La Commission scolaire de la Riveraine scindée en deux?

ÉDUCATION. Le ministre de l’Éducation Yves Bolduc a annoncé sa décision de fusionner les commissions scolaires au Québec. Sur la Rive-Sud, la carte de redécoupage déposée lors du conseil général de la Fédération des commissions scolaires propose que la Commission scolaire de la Riveraine soit scindée en deux, ce qui pourrait littéralement engendrer sa disparition.

«Le ministre a fait ça très simplement en ce qui nous concerne. Il propose de diviser notre commission scolaire en deux parties, explique la présidente de la Commission scolaire de la Riveraine, Marjolaine Arsenault. La première, correspondant au territoire de la MRC de Nicolet-Yamaska, serait fusionnée avec la Commission scolaire des Chênes alors que la seconde, concordant à la MRC de Bécancour, ferait partie de la Commission scolaire des Bois-Francs.»

La présidente croit que ces deux instances seront possiblement moins touchées si le scénario se concrétise, mais elle considère que pour la Riveraine, «une telle division signifie quasiment la disparition.»

Mme Arsenault affirme que le ministre Bolduc oblige la fusion des commissions scolaires; qu’elles n’auront pas le choix. Cela dit, elle assure qu’elle et la direction générale feront tout en leur pouvoir pour conserver l’entité de la Commission scolaire de la Riveraine. «J’ai toujours dit que la Riveraine devait demeurer une entité, autant pour les élèves, le personnel, que le milieu. On n’accepte pas ce scénario-là. On doit se positionner et on ne laissera pas tomber: on veut garder notre entité», clame la présidente.

«Il y a plusieurs choses qui ne fonctionnent pas dans leur raisonnement, ajoute-t-elle. Par exemple, ont-ils pensé que des jeunes de la MRC de Bécancour vont dans une école secondaire de la MRC de Nicolet-Yamaska? Dans chaque village, il va toujours y avoir des élèves qui vont avoir besoin de services. La démographie et la géographie, ça ne changera pas.»

Elle se questionne aussi sur ce qui adviendra des nombreux partenariats que la commission scolaire a sur le territoire, dont ceux avec les CLD, les MRC et la SADC. Évidemment, la présidente s’inquiète pour les membres du personnel de la Commission scolaire de la Riveraine. «Ils vont aller où si la Riveraine est divisée en deux?», s’interroge-t-elle.

Pire scénario

Pour Marjolaine Arsenault, ce qui a été annoncé ce matin représente la pire option qui pouvait être envisagée. «Depuis quelques années, quand il était question de fusion ou d’abolition des commissions scolaires et qu’on me demandait quel serait le pire scénario, et bien c’était exactement ça que je répondais: la division.»

Ainsi, les commissions scolaires du Centre-du-Québec travailleront ensemble afin de tenter de faire changer la donne. «On n’a pas l’obligation aujourd’hui d’appliquer ce qui a été proposé. On va travailler pour faire des modifications.»

Mme Arsenault mentionne que toutes les commissions scolaires sont actuellement réunies à l’occasion du conseil général et que «tout le monde a des scénarios catastrophiques et des options illogiques.»

«C’est une décision vue de haut, qu’ils croient prendre en toute logique, mais en réalité, c’est un peu n’importe quoi!», lance la présidente.

Aucun chiffre

Fait important noté par la présidente de la Commission scolaire de la Riveraine: le gouvernement n’a dévoilé aucun chiffre quant aux économies escomptées en procédant à de tels changements. «En bout de ligne, ça va peut-être coûter plus cher de mettre en place toute cette nouvelle structure au lieu de rester comme on est présentement. Ont-ils vraiment analysé les chiffres?»

Malgré que Marjolaine Arsenault promette de se battre pour le maintien de l’intégrité du territoire actuel, le ministre de l’Éducation, de son côté, semble peu ouvert aux changements.

Calendrier

Au moment d’écrire ces lignes, aucun échéancier n’a été présenté aux commissions scolaires pour la réalisation de ces travaux de mise en place d’une nouvelle cartographie. Selon Marjolaine Arsenault, faire ce genre de restructuration, «ça peut être très long!»

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