La chasse au dindon sauvage gagne de nombreux adeptes

LOISIR. La chasse aux dindons sauvages débute vendredi pour une neuvième année au Québec. Ces oiseaux, implantés sur une période de dix ans dans la province, suscitent l’intérêt de nombreux chasseurs, si bien qu’un premier plan de gestion de l’animal a été mis sur pied au début du mois d’avril.

Cette année, les chasseurs du Centre-du-Québec (zone 07) auront la possibilité de récolter deux dindons sauvages et la période de chasse passera de 12 à 22 demi-journées.

Bien que le Ministère n’ait pas de données précises quant à son abondance dans la région, des biologistes ont procédé, pour une première fois cet hiver, au dénombrement de l’espèce à partir de plusieurs routes. «Il s’agissait de routes prédéterminées. Sur une zone d’environ 2500 km et à une vitesse limitée à 30 km/h, on regardait le nombre de dindons sauvages en bordure des routes/autoroutes», a expliqué Pascale Dombrowski, biologiste au ministère du Développement durable. Les chasseurs étaient aussi invités à compléter un sondage sur Internet afin de donner un meilleur aperçu de la présence de l’animal sur le territoire. C’est à l’aide de ces données que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a créé le plan de gestion qui s’étalera jusqu’en 2023.

L’expansion du dindon sauvage

Pendant 10 ans, entre 2003 et 2013, des dindons sauvages en provenance des États-Unis et de l’Ontario ont été relocalisés dans plusieurs régions du sud du Québec (Mauricie, Outaouais, Centre-du-Québec). Les 19 premiers dindons sauvages du Centre-du-Québec auraient été relâchés à Plessisville, selon le propriétaire des commerces Pronature à Victoriaville et Plessisville, Gilles Bellemare.

En 2008, lorsque le gouvernement a autorisé la chasse au gibier dans l’ensemble de la province, quelque 580 dindons ont été abattus. L’an dernier, ce nombre a atteint plus de 4340.

La rapidité de son expansion est certainement due au fait qu’une femelle peut avoir de six à huit dindonneaux par portée, et ce, à récurrence d’une à deux fois par année. «Il n’est pas surprenant de pouvoir en apercevoir un peu partout cette année, car l’hiver a été doux. L’an dernier, la température avait été fatale pour plusieurs d’entre eux», a fait valoir Gilles Bellemare.

Cependant, si la popularité de cette chasse continue d’augmenter, il deviendra de plus en plus rare de pouvoir croiser cet oiseau d’une grandeur surprenante. «Ce sont des bêtes extrêmement intelligentes. Dans quelques années, elles reconnaîtront la présence humaine et on devra réussir à les déjouer pour les chasser», ajoute Serge Levesque, propriétaire de chez Écotone à Victoriaville.

Retombées économiques régionales

En 2014, le Ministère évaluait à 5 millions les retombées économiques de la chasse au dindon sauvage au Québec. Pour les magasins de chasse et de pêche de la région, de nouveaux accessoires s’ajoutent aux ventes annuelles. Il peut s’agir de fusils, de munitions ou bien d’appelants qui existaient déjà aux endroits où il est possible de chasser le dindon et qui sont dorénavant importés au Québec. «C’est bon pour nous, c’est certain, ce sont des ventes qu’on n’avait pas, mais c’est aussi bon pour les restaurants ou bien les hôtels d’ici puisqu’on accueille plusieurs chasseurs de l’extérieur», a précisé Gilles Bellemare.

Il faut noter que seulement le dindon à barbe (mâle) peut être chassé, puisque la femelle joue un rôle important dans la reproduction de l’espèce.

Suivez Le Courrier Sud sur Facebook!