Julie Roberge : profession volcanologue

«Une fois, j’ai marché sur une coulée de lave qui était là depuis 25 ans, mais la couche était tellement épaisse qu’elle était encore chaude… J’en ai fait fondre mes semelles de bottes! Mais vous savez ce qu’on dit? Tant qu’on ne s’est pas brûlée, on n’est pas une véritable volcanologue», a lancé à la rigolade Julie Roberge à quelques 200 élèves du Collège Notre-Dame-de-l’Assomption (CNDA) alors qu’elle racontait diverses péripéties qui lui sont arrivées dans le cadre de son travail hors du commun.

Elle-même une ancienne élève du CNDA, la volcanologue d’origine nicolétaine poursuit actuellement sa carrière à l’Université de Mexico où elle enseigne et continue ses recherches liées à la surveillance du volcan Popocatepelt situé à environ 50 km de la ville de Mexico.

Devant les élèves nettement impressionnés par la force destructrice de ce phénomène, Julie Roberge a raconté la façon dont se déroulait son quotidien. On a pu apprendre que celui-ci consistait parfois à installer des équipements et à attendre de longues heures avant qu’une éruption survienne.

Par ailleurs, elle a entretenu les jeunes étudiants d’expériences surprenantes qu’elle a vécues sur le terrain, dont le jour où elle s’est retrouvée à 100 mètres d’une éruption volcanique, qui heureusement, a projeté la lave de l’autre côté du volcan.

Photos et vidéos à l’appui, les élèves ont aussi été témoins de ses ascensions au sommet des volcans, souvent avec son fidèle compagnon, son petit chien blanc Toby. Ils ont également pu voir Mme Roberge en pleine action alors qu’elle s’appliquait à analyser les gaz émis dans l’atmosphère par une éruption.

La volcanologue a également expliqué plusieurs faits et découvertes sur l’univers des volcans: leur formation, leur constitution, les différents types d’éruption et de lave ainsi que les gaz émis, leurs dangers et la façon dont on peut prévoir leur réveil.

Une profession hors norme

Dans le monde entier, on retrouve seulement 1500 volcanologues actifs, parmi ceux-ci, seulement quatre sont Québécois. «Et ce sont les meilleurs…», rit-elle.

Disons-le tout de suite, la profession de volcanologue semble être une véritable vocation dans le cas de la chercheuse. «Pour être volcanologue, il ne faut pas absolument être premier de classe, mais il faut avoir une bonne dose de motivation. On doit tout d’abord terminer son secondaire, obtenir son diplôme d’études collégiales sciences pures, faire un baccalauréat en géologie de quatre ans, une maîtrise de deux ans, un doctorat de cinq ans, puis un post-doctorat de deux ans…», énumère celle qui a été inspirée par l’intérêt de son père, Michel Roberge, pour les volcans.

Par ailleurs, de son propre aveu, les conditions de travail au Mexique ne sont peut-être pas parmi les plus extraordinaires, mais le contexte et l’environnement dans lequel elle est appelée à travailler la comble totalement. «J’aurais pu choisir de m’établir aux États-Unis et gagner un salaire supérieur, mais j’ai choisi d’habiter à un endroit où lorsque je me réveille, je vois un volcan à travers ma fenêtre», dit-elle.