Jour de grève pour la Riveraine
MANIFESTATION. Aujourd’hui, plus de 1000 membres du personnel de la Commission scolaire de la Riveraine sont en grève. Les enseignantes et enseignants, le personnel de soutien ainsi que le personnel professionnel sont en lutte pour dénoncer les compressions et pour améliorer l’éducation publique.
Ils sont donc en grève pour accentuer la pression et inviter le gouvernement à faire quelques pas dans leur direction, «car en dépit de récents progrès, nous sommes toujours loin d’un règlement», évoquent-ils.
Les membres du personnel de la Riveraine sont sur les lignes de piquetage devant des écoles ciblées depuis 7h30, et le seront jusqu’à 10h. Puis, vers 10h30, ils se dirigeront vers Trois-Rivières pour un grand rassemblement au Parc Champlain où ils seront accompagnés des membres syndiqués des Vieilles-Forges et de la Mauricie. Vers 13h, le départ d’une marche solidaire se fera du Parc Champlain vers la rue des Forges jusqu’au Salon de jeux de Trois-Rivières.
Rappelons que les journées de grève régionales sont exercées par le Front commun intersyndical, qui regroupe environ 400 000 travailleuses et travailleurs.
Plusieurs réactions
«Avoir autant de gens solidaires en grève aujourd’hui démontre clairement que le personnel de l’éducation est déterminé à se battre pour défendre leurs conditions de travail, qui sont d’ailleurs comparables aux conditions d’apprentissage des élèves. La lutte des enseignants est celle pour une école publique de qualité, où les conditions sont réunies pour qu’ils puissent intervenir auprès de tous les élèves, y compris les plus vulnérables, avec les ressources et le soutien nécessaires à leur réussite», a déclaré Suzanne Richard, présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants de la Riveraine.
«Après des années de compressions dépassant le milliard de dollars, quand les services aux élèves les plus vulnérables sont durement touchés et que le personnel épuisé décroche à des taux alarmants, on devrait plutôt dire que c’est l’école publique qui est prise en otage par le gouvernement», mentionne-t-elle.
Son collègue Yves Gingras, président du Syndicat du soutien scolaire de la Riveraine, croit pour sa part que le personnel de soutien fait les frais des coupes dans le réseau scolaire depuis trop longtemps. «Le personnel de soutien ne peut plus faire plus avec moins sans mettre en péril la qualité des services offerts au quotidien, clame-t-il. Le personnel de soutien ne négocie pas que leurs conditions de travail. Nous réclamons notamment de prévoir le suivi d’accompagnement des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) au service de garde et à l’heure du dîner, de mettre fin à la sous-traitance pour qu’il y ait un meilleur suivi de l’entretien effectué dans les établissements et aussi d’améliorer l’organisation du travail pour que la qualité des services réponde aux besoins.»
Enfin, le Syndicat du personnel professionnel de l’éducation du Cœur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ) juge que ses membres dépistent quotidiennement les difficultés, en plus d’évaluer et accompagner les enfants afin qu’ils puissent réaliser leurs rêves d’avenir. «Nous sommes sur place, accessibles, disponibles gratuitement pour offrir des services directs aux enfants. En juin 2015, le gouvernement a coupé 250 postes de professionnels dans tout le Québec. Malheureusement, ce gouvernement semble avoir oublié que l’éducation c’est l’avenir. Il est en train de déconstruire tout ce que nous avons mis en place pour permettre l’épanouissement des enfants. Il y a encore de l’enseignement et des services offerts mais pour combien de temps et à quel prix?», a lancé Daniel Allard, vice-président du SPPECCQ. (J.M.)