«Je suis en colère» – Alain Drouin

ÉCONOMIE. «Je suis en colère. Carrément en colère.» Voilà les premiers mots prononcés par Alain Drouin, préfet de la MRC de Nicolet-Yamaska, au sujet du pacte fiscal transitoire annoncé par le gouvernement Couillard, qui prévoit aussi l’abolition des CRÉ et des CLD.

Même s’il était en vacances dans les 2 dernières semaines, le maire de Nicolet entendait les rumeurs, qu’il qualifie de «pas drôles ni agréables» à entendre. Comme elles se sont maintenant concrétisées, M. Drouin est convaincu que le moyen utilisé par l’État pour arriver au déficit zéro aura un impact considérablement négatif sur les régions du territoire québécois.

«La lettre intitulée «De papillon à chenille» que j’ai écrite à M. Couillard dernièrement, elle s’incarne en plus aujourd’hui. Ce que j’ai dit là-dedans, c’est maintenant plus vrai que jamais, encore plus pour les régions», a déclaré Alain Drouin.

Selon lui, il est impossible et impensable que les mesures annoncées n’aient aucun impact sur le taux de taxes et les services. «C’est inimaginable qu’une autorité municipale dise qu’une coupure de plusieurs dizaines de millions de $ n’a pas d’impacts sur son budget, croit M. Drouin. Quand j’entends Montréal et Québec dire qu’ils n’ont pas de problème à recevoir cette commande-là du gouvernement, que ça n’aura pas d’impact et qu’ils couperont ailleurs, ça ne se peut pas. Si c’est vrai, c’est que l’an passé, ils ont trop chargé aux contribuables.»

Le préfet déplore que dans cette histoire, ce sont les municipalités qui auront le rôle ingrat. «Le gouvernement va nous donner l’argent. Beaucoup moins, mais il va nous la donner. Et après ça, on va devoir s’arranger avec, ce qui veut dire que les coupes, ce n’est pas le gouvernement qui va les faire, c’est nous qui allons les faire, parce qu’ils vont nous donner moins de sous que dans le passé. C’est nous qui devrons nous ajuster.»

Abolition des CLD

Alain Drouin affirme que du côté du CLD et de la MRC de Nicolet-Yamaska, «on est en train de regarder au niveau budgétaire comment on va être capable d’ajuster notre offre de services.»

Il estime qu’une fois que certains exercices auront été faits, la mission du CLD pourra probablement être intégrée à la structure de la MRC. «Mais comment on va la remplir directement cette mission? Il n’y a plus d’argent pour les fonds», soulève le président du CLD de Nicolet-Yamaska.

«Dans les grands milieux comme Québec et Montréal, je comprends que les CLD, ils n’ont pas besoin de ça; ils ont déjà leurs organisations. Mais dans les petites municipalités, il faut qu’on travaille ensemble, ajoute M. Drouin. On avait la structure et là, «pouf!» on la fait sauter. Mais si on veut que ça marche, il va falloir qu’on en refasse une autre parce que les petites communautés ne peuvent pas le faire.»

Ce dernier soutient que ce sera dommageable pour le développement économique de la région. «On est devant rien pour l’instant côté structure. On est dans le flou pour le futur, pour après 2015.»

Enfin, concernant l’abolition des CRÉ, Alain Drouin considère qu’il y avait là une vision régionale et beaucoup de gestion de programmes.

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