Irving décontamine son site de Saint-Pierre-les-Becquets

ENVIRONNEMENT. En décembre dernier, l’ancien dépôt pétrolier de la rue Demers, à Saint-Pierre-les-Becquets, a fait l’objet de travaux de décontamination par le propriétaire du site, Irving Oil Limited.

À l’époque, l’endroit était utilisé comme site d’approvisionnement pour de l’huile à chauffage, où l’on retrouvait donc des réservoirs de carburant. Le maire de Saint-Pierre-les-Becquets précise toutefois que ce site n’est plus en fonction depuis une trentaine d’années.

«Le terrain est vacant depuis ce temps-là et nous n’avons jamais eu de plaintes du voisinage concernant des désagréments pouvant être causés par l’ancienne vocation du site. Il semble n’y avoir eu aucune contamination sur les terrains voisins», affirme Yves Tousignant.

Soulignons que sur le site Internet du ministère de l’Environnement, on indique que les contaminants présents dans le sol du terrain de la rue Demers sont des hydrocarbures aromatiques polycycliques, hydrocarbures aromatiques volatiles, ainsi qu’hydrocarbures pétroliers. Il faut dire que la dernière mise à jour de cette fiche date de novembre 2012, alors qu’on inscrivait que l’état de la réhabilitation était «non terminée».

Pendant le chantier de décontamination, qui s’est déroulé sur deux semaines au mois de décembre, les terres contaminées ont été transportées vers un centre de traitement autorisé, où on enlève les contaminants.

Initiative d’Irving

Aucune norme environnementale ou municipale n’obligeait l’entreprise Irving à procéder à la décontamination de son terrain de Saint-Pierre-les-Becquets. Or, la décontamination s’inscrivait dans les valeurs de la compagnie. «Pour Irving, c’est important d’adopter un comportement responsable et d’avoir la conscience tranquille. L’entreprise a plusieurs sites dans le même genre et elle en réhabilite quelques-uns par année. L’idée est de se débarrasser de ses responsabilités environnementales», a laissé entendre Laury Gendron, responsable du dossier, admettant que beaucoup de pétrolières se retrouvent dans la même situation, mais ne font pas les travaux de décontamination.

C’est donc sur une base volontaire de réhabilitation que la pétrolière s’est montrée responsable des travaux. «Ce sont eux qui ont payé et qui ont réalisé la décontamination. La Municipalité n’a pas contribué financièrement pour ces travaux de décontamination», soutient le maire, soulignant que la Municipalité est intervenue seulement pour l’émission des permis.

Il ajoute par ailleurs que la principale inquiétude de la Municipalité était l’emplacement du site. «Les travaux se réalisaient dans une zone exposée aux glissements de terrain, alors l’inspecteur en bâtiment de la MRC de Bécancour surveillait la situation de près.»

La compagnie pétrolière était bien au fait de cette problématique. La coordonnatrice régionale a confirmé que toutes les vérifications nécessaires avaient été faites pour s’assurer que la venue de la machinerie sur le terrain ne causerait pas de problèmes.

Pour ce qui est du ministère de l’Environnement, il n’a pas vraiment de rôle majeur à jouer dans ce dossier. «Ils reçoivent nos études à titre informatif, mais ils n’ont aucune intervention particulière à faire», a fait savoir Mme Gendron.

Quel avenir pour le site?

Une fois que tous les travaux de décontamination seront complétés, le site pourrait, éventuellement, changer de vocation. D’ailleurs, la municipalité s’est montré ouverte à acheter le terrain, mais l’entreprise a avisé que pour l’instant, il n’est pas à vendre. De plus, la responsable du dossier a mentionné qu’Irving n’a actuellement aucun projet en vue.

«Si le site se développe un jour ou change de vocation, par exemple si on souhaitait y construire des condos, d’autres étapes supplémentaires devraient être complétées par le ministère de l’Environnement», a noté Laury Gendron.