Incubateur d’entreprises: Dubois fait le point

BÉCANCOUR. «Il s’est tellement dit de phrases autour du projet d’incubateur d’entreprises que nous jugeons utile et pertinent de faire une mise au point.»

Voilà comment débute la lettre que Jean-Guy Dubois a fait parvenir aux citoyens du secteur Gentilly, la semaine dernière. Appuyé par son conseil municipal, le maire de Bécancour reconnaît que «ce dont Gentilly a le moins besoin actuellement, c’est de la controverse et de la division.»

C’est dans cette optique que les élus ont choisi de s’adresser aux citoyens, en faisant la lumière sur le projet.

«Lorsque, à l’automne dernier, est né le projet d’un incubateur dans l’entrepôt d’Hydro-Québec annexé au Club de golf de Gentilly, l’idée était d’abord de favoriser le développement du secteur Gentilly, durement éprouvé par la fermeture de la Centrale, et, par conséquent, de soutenir la Coopérative de solidarité mise en péril par la perte d’un revenu annuel de 108 000$ de location par Hydro-Québec», a rappelé M. Dubois.

Chronologie

Le 8 décembre 2014, la Ville de Bécancour présentait le projet au Fonds de diversification économique (FDE) et au Fonds conjoncturel du gouvernement du Québec (FCQ) et, en mars, elle recevait l’accord officieux du FDE. «À ce moment-là, bien que nous n’ayons pas reçu de nouvelles du FCQ, nous avons entrepris les démarches d’adaptation du règlement de zonage touchant la rue des Oiselets. Cette zone est déjà commerciale depuis sa création mais il fallait le modifier, pour fins d’incubateur», mentionne Jean-Guy Dubois.

Il ajoute qu’un changement de zonage constitue un processus qui s’étend sur quelques mois et dans lequel diverses étapes d’information et de consultation des citoyens sont nécessaires. «Nous avons suivi clairement et scrupuleusement ce processus.»

Enfin, suite aux trois rencontres d’information tenues pour les résidents de la rue des Oiselets, la Ville de Bécancour a choisi de respecter leur position, voyant que très majoritairement, ils considéraient que le projet les désavantageait.

«Cette décision du conseil ne doit pas être vue comme de la «mollesse» ni une démission mais plutôt comme un respect des citoyens directement touchés par la modification, soutient le premier magistrat. Nous avons cru honnêtement et avec confiance qu’un tel projet pouvait être un moteur de développement et d’entraînement et nous le croyons toujours. C’est une question légale: les citoyens concernés refusent, alors on ne changera pas d’idée.»

Jean-Guy Dubois conclut en indiquant qu’il reste maintenant deux choses à faire: «D’une part, on doit relocaliser l’incubateur, ce qui devrait être considéré très bientôt. De son côté, la Coopérative de solidarité doit envisager une autre solution pour son entrepôt.»

Selon lui, cet aspect est le plus dramatique puisque 151 sociétaires de la Coopérative ont investi 990 000$ dans l’unique but de revitaliser le secteur, le golf faisant partie de cet ensemble. «Le golf n’est nullement menacé à ce moment-ci et les gens peuvent y adhérer en toute confiance. Mais le projet d’incubateur n’est plus la solution souhaitée et nous envisageons actuellement, de concert avec le conseil d’administration de la coopérative et ses créanciers, toutes les solutions pour un nouvel usage du bâtiment. Mais l’argent tant attendu ne proviendra plus du projet de l’incubateur, c’est sûr et certain», a confirmé M. Dubois.

Il a même fait savoir qu’un projet résidentiel pourrait voir le jour au bout de la rue des Oiselets. En effet, il semble qu’un promoteur soit en train d’étudier les possibilités.

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