Ils sauvent un chien d’un incendie

TÉMOIGNAGE. Stéphane Gagnon et Francis April n’ont pas hésité une seconde à aller secourir un animal en détresse qui était pris dans une cage à l’intérieur d’une maison qui a été ravagée par les flammes, il y a quelques jours, au Port Saint-François.

Stéphane Gagon, un sergent du poste de Nicolet, était en congé, le 31 mars dernier, quand l’incendie s’est déclaré dans une maison de la rue Joseph-Marie-Cécile, avant de se propager chez le voisin en raison des forts vents.

«J’étais allé reconduire mon gars au Cégep et je redescendais pour aller à la cabane à sucre chez ma mère. D’habitude, je passe toujours par Saint-Grégoire, mais là, j’ai passé par en bas (boulevard Bécancour). Je ne sais pas pourquoi. Ça adonné comme ça. Pendant que j’étais dans les Soixante, en voiture, j’ai vu qu’il y avait de la fumée près de la Route du Port», raconte-t-il.

Il a fait ni une ni deux et il s’est rendu sur les lieux où il y avait déjà quelques personnes du voisinage. Après s’être assuré que les pompiers avaient été appelés, il a entrepris de faire du repérage dans la maison.

«J’ai fait le tour une première fois pour donner de l’information aux pompiers quand ils allaient arriver. J’ai localisé le chien, mais j’ai attendu que les pompiers arrivent, parce que je savais qu’il ne fallait pas donner d’air au feu», raconte-t-il.

Stéphane Gagnon a d’abord essayé une première fois d’aller secourir l’animal en compagnie du chef des pompiers, Martin Provencher, en passant par la porte avant, mais la fumée était trop dense à cet endroit.

C’est alors qu’est arrivé un autre policier, Francis April, du poste de la Sûreté de Québec de la MRC de Bécancour. Comme les deux territoires sont limitrophes, il se rend souvent dans la cour du commerce de fruits et légumes situé au coin de la route du Port, pour se retourner. C’est à partir de là qu’il a vu la fumée et qu’il a accouru sur les lieux.

Les deux policiers ont essayé une première fois de passer par la porte patio, mais il y avait encore trop de fumée à cet endroit. Ils ont ensuite entrepris de défoncer une autre porte en acier, mais celle-ci a résisté aux coups. Avec l’aide d’une matraque, Francis Arpil a cassé une petite fenêtre et réussi à débarrer le loquet.

Ils ont ensuite tiré la cage du boxer avant de le libérer et le remettre à la voisine. «Il n’avait pas encore été incommodé par la fumée, mais il était temps qu’on le sorte de là. On voyait qu’il était content. Probablement qu’il savait ce qui se passait, témoigne Stéphane Gagnon. On a su par après qu’il était correct et qu’il n’avait pas gardé de séquelles.»

Les deux policiers refusent évidemment de parler d’un acte de bravoure. «On est entré et on l’a juste sorti de quelques mètres. Il y avait un peu de boucane au plafond, j’ai craché noir un peu, mais ce n’est rien», raconte Francis April.

«Je n’aurais pas risqué ma vie pour un animal, parce que j’ai une famille moi aussi. Si ça avait été une personne, ç’aurait été une autre histoire. On l’a sorti parce qu’on savait où il était et qu’on pouvait le faire sans danger, ajoute Stéphane Gagnon.  C’est déjà assez difficile pour la famille de passer au feu et de tout perdre. Au moins, on a pu sauver leur chien. Ça aide les enfants à passer au travers en mettant un peu de baume sur leur tristesse.»

Pour le policier qui est en service depuis maintenant 25 ans, c’est une première intervention du genre. «Normalement, on arrive toujours quand le feu est fini, pour l’enquête, où on vient en soutien, indique-t-il. Qu’on arrive avant les pompiers, c’est très rare.»