«Il y a d’autres alternatives au gaz de schiste»

AUDIENCES. Une personnalité du monde artistique a profité du passage des audiences publiques du BAPE à Bécancour pour faire entendre ses revendications.

Le metteur en scène et producteur de spectacles Dominic Champagne, qui réside depuis de nombreuses années à Deschaillons, est bien impliqué dans le dossier du gaz de schiste. Il avait notamment été à l’origine de l’opération «Vous n’entrerez pas chez-nous» qui a reçu l’appui de plus de 60 000 propriétaires terriens.

Dans son mémoire, il réclame notamment que le Québec fasse preuve d’innovation. «Aux États-Unis, le fait de passer du charbon au gaz de schiste pouvait être vu comme un progrès, mais ici, ce serait un recul», lance-t-il.

Il croit qu’il serait préférable d’exploiter le secteur de la biométhanisation des déchets, comme c’est déjà le cas à Rivière-du-Loup et à Saint-Hyacinthe. «Ce serait de créer des emplois durables, contrairement à l’industrie des gaz de schiste où ce ne serait que pour cinq ou dix ans, le temps du boom pétrolier.»

Il se questionne également sur la pertinence de développer une telle industrie dans la Vallée du Saint-Laurent, qui est le cœur agricole du Québec et la région la plus habitée de la province. «Ce n’est pas la même réalité que dans un désert aux États-Unis, clame-t-il. Veut-on faire une zone semi-industrielle en milieu rural avec un smog comparable sinon pire qu’à Montréal?»

Le doigt dans l’engrenage

Le metteur en scène s’inquiète également de la suite des choses, d’autant plus que le Parti libéral du Québec est de retour au pouvoir.

«Lentement, mais sûrement, on est en train d’assister au retour de l’industrie. Ils vont nous mettre le doigt dans l’engrenage…, dénonce-t-il. L’industrie va aller faire leurs tests dans le bois, le plus loin possibles des regards, et ils vont revenir en nous disant qu’il n’y a pas de problèmes après expérimentation, mais ce sont eux qui détiennent l’expertise.»

«On banalise les expériences qui ont été faites ailleurs. Plus on avance et plus on voit que les effets sont réels», constate Dominic Champagne.