Hommage à un soldat canadien de la première guerre

JOUR DU SOUVENIR. Henri Boisvert, né en 1889 à St-Elphège et décédé dans un camp de prisonniers allemand en 1918, a été mis à l’honneur le 11 août dernier, au mémorial de la Porte de Menin, en Flandre, Belgique, par Roseline Page, une élève de 5e secondaire de l’École La Découverte, de Saint-Léonard d’Aston.

Dans le cadre du prestigieux prix Vimy-Beaverbrook, permettant à 16 étudiants du Canada, de la France et de l’Angleterre de vivre un stage pédagogique exceptionnel sur les sites mêmes des deux guerres mondiales, Roseline Page avait choisi de faire un hommage à ce soldat canadien français qui a combattu avec le 14e bataillon du Royal Montreal Regiment.

Lors de son enrôlement, Henri Boisvert avait choisi de reprendre le nom de son ancêtre français, soit «de Nevers». C’est sous ce nom que Roseline Page a trouvé tous les documents permettant de reconstituer la biographie de ce soldat dont elle partage l’ascendance du côté de sa grand-mère maternelle.

Henri était l’avant-dernier enfant d’une famille catholique qui comptait 17 enfants, dont plusieurs morts en bas âge. Il était le fils d’Alvina Biron et de Narcisse Boisvert.

Célibataire et âgé de 25 ans, Henri de Nevers exerçait le métier de menuisier. Il correspond au profil type des premiers volontaires qui s’engagent dans l’armée et qui croient que la guerre sera de courte durée. Il s’enrôle à Valcartier le 21 septembre 1914, quelques semaines à peine après le début de la guerre.

Sur sa feuille d’enrôlement, il déclare que son plus proche répondant est sa sœur, Aimé Chassé, de Rosemont, à Montréal. Grâce à ce lien et au contact de Paul Shooner, 94 ans, de Pierreville, Roseline a pu retracer une nièce par alliance du soldat, Laure Shooner-Chassé, 92 ans, habitant Rivière-du-Loup. Cette dame avait conservé la rubrique nécrologique de Henri de Nevers parue dans le journal La Patrie, de Rosemont. C’est la seule photo du soldat que Roseline a pu dénicher dans ses recherches.

Henri était caporal, soldat de première classe. Son bataillon a combattu à Ypres en 1915, Gravenstale 1915, Sorrel en 1916, Vimy et Passchendaele en 1917, puis à la ligne d’Hindenburg, parmi d’autres lieux. Il aura donc connu les tranchées, les gaz, la peur, l’éloignement de sa famille et l’horreur de la guerre pendant presque 4 ans.

Henri de Nevers est décédé d’une crise cardiaque le 15 août 1918, à l’âge de 29 ans, alors qu’il était prisonnier de guerre. Il a été inhumé au Cemetry of Honour, à Aspen. Le 12 mai 1919, il a été déplacé dans le cimetière de la ville de Bruxelles, en Belgique,  où il repose en paix.

À propos du prix Vimy-Beaverbrook

Se déroulant du 7 au 21 août 2016, le prix Vimy-Beaverbrook a permis à Roseline Page de vivre de découvrir des perspectives inhabituelles d’événements historiques. Le stage comprenait des conférences pédagogiques, des visites de musées et sites historiques tels que l’emblématique Mémorial de Vimy, ainsi que des visites aux champs de bataille et aux cimetières militaires, en Angleterre, en Belgique et en France.