Hausse de taxe de 1,80% à Bécancour
BUDGET. La Ville de Bécancour a présenté lundi soir ses prévisions budgétaires pour 2016, après que le conseil municipal ait passé plus d’une trentaine d’heures sur le dossier. Les citoyens présents ont donc appris qu’ils verront leur compte de taxe foncière augmenter de 1,80%.
Cette hausse s’explique par le dépôt du nouveau rôle d’évaluation 2016-2017-2018, confirmant des variations à la hausse pour les secteurs résidentiels et commerciaux, et à la baisse pour le secteur industriel. Par exemple, en 2015, l’évaluation moyenne d’une résidence affichait 147 394$, alors qu’en 2016, elle fera un bond de 14,46%, portant ainsi le chiffre à 168 567$.
Il faut dire que l’augmentation de base de la taxe est de 1,15%, à quoi il faut ajouter une hausse de 10$ de la tarification de l’eau, passant de 185$ en 2015 à 195$ en 2016, elle qui était la même depuis 1988. Puis, une légère augmentation de 2,50$ est à prévoir pour les vidanges. Par ailleurs, mentionnons que le taux de la taxe foncière pour une résidence moyenne était de 0,997$ du cent dollars d’évaluation en 2015 et est fixé à 0,885$ pour 2016.
Le maire de Bécancour, Jean-Guy Dubois, souhaitait atténuer le plus possible le fardeau financier de ses contribuables. Il admet cependant que cette année, la Ville de Bécancour devait combattre une grosse baisse de revenus. «Notre priorité était de protéger la capacité de payer de nos citoyens. Mais on a une importante baisse d’évaluation dans le Parc industriel, soit une diminution de 9%. Si on considère que c’est 42% de nos revenus, c’est un impact majeur aux d’environ 1,2M$ en moins. On a fait notre possible pour atténuer l’impact, mais c’est certain qu’inévitablement, ça passait par une hausse de la taxe foncière», a-t-il déclaré, fier du travail accompli.
En effet, dans l’ensemble, les immeubles industriels subissent une baisse de 8,98% de leur évaluation foncière. L’évaluation de 2013-2014-2015 était supérieure à 415M$ et se chiffre maintenant à plus de 378M$ pour 2016-2017-2018. Dans toutes les autres catégories d’immeubles (Résidentielle 1 à 5 logements, Immeubles agricoles, Immeubles de 6 logements et plus, Immeubles commerciaux et Terrains vagues desservis), l’évaluation foncière augmente.
Casse-tête
M. Dubois mentionne que la préparation de ces prévisions budgétaires constituait un véritable casse-tête, notamment en raison du jeu de dévaluation des entreprises, qui a causé un sérieux problème.
«Il y a un facteur important à retenir, c’est qu’une industrie, contrairement à une résidence, va baisser de valeur avec les années. Étant donné qu’on a des entreprises qui ont 40 ans dans le parc industriel, ça fait que la désuétude économique se fait sentir, notamment par la diminution de l’évaluation», souligne le maire.
Pour lui, cet exercice budgétaire représentait une occasion de rationnaliser, ce qui implique de faire des choix un peu déchirants.
De plus, il affirme qu’un effort a été fait du côté administratif de la Ville. «On a essentiellement concentré nos efforts à couper encore des dépenses à l’interne. On a demandé à chacun de nos chefs de services d’arriver avec des réductions et on a réussi à rationaliser pour 709 000$ de dépenses à internes.»
Il fait notamment référence à des dépenses non-récurrentes, comme des sommes prévues en 2015 pour les festivités du 50e, ou encore les montants qui étaient reliés au projet d’incubateur industriel.
«Il y a des choses incompressibles, comme les tarifs d’électricité, de téléphone, les assurances, la masse salariale, etc., ajoute Jean-Guy Dubois. Il y a des choses qu’on ne peut compresser, ce qui veut dire qu’on doit presser le citron un peu plus ailleurs. Mais au final, on a fini par équilibrer et balancer tout ça.»
Le transport (5M$), l’hygiène du milieu (5,5M$), l’administration générale (4,1M$) et les loisirs et culture (3M$) représentent les postes budgétaires les plus importants.
Enfin, soulignons qu’un montant de près de 400 000$ figure au budget 2016 pour l’amortissement de la dette.
Des effets sur du long
Jean-Guy Dubois a fait savoir que même si d’importantes entreprises s’installaient à Bécancour, le résultat monétaire n’arriverait que dans 5 ans, «parce qu’il y a toute la période de construction et aussi à cause du congé de taxes foncières de 4 ans.»
D’ailleurs, il ne s’attend pas à avoir de nouveaux résultats d’évaluation industrielle avant 2021-2022. «Le budget qu’on vient d’adopter, c’est quasiment un budget triennal parce qu’on est à peu près sûrs qu’on n’aura pas de nouveaux revenus. Et c’est la 3e année de suite qu’on a une diminution de notre budget global.»