Gentilly-2 poursuit son déclassement
NUCLÉAIRE. Même si on a tendance à l’oublier, les travaux déclassement se poursuivent à la centrale nucléaire Gentilly-2.
Hydro-Québec a finalisé les étapes de mise en dormance et détient depuis juin dernier un permis de maintien de l’installation en état de stockage sûr.
La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) exige qu’un quart minimum de neuf travailleurs qualifiés soit maintenu en tout temps pour veiller à toutes éventualités. Un plan de pandémie doit d’ailleurs être mis en place afin de s’assurer que la propagation d’un virus n’affecte pas l’effectif minimum exigé.
À cela s’ajoute le maintien d’une force d’intervention, soit une équipe d’agents de sécurité nucléaire capable d’intervenir en fonction de toutes menaces identifiées.
Des programmes de formation et de performance des employés doivent continuer d’être mis en place de façon à s’assurer d’avoir un nombre suffisant de travailleurs qualifiés pour exécuter les activités réglementées et les tâches de façon sécuritaire.
Étant donné que la centrale est maintenant à l’état du cœur déchargée, Hydro-Québec n’a plus à produire un certain nombre de rapports périodiques, mais un suivi rigoureux est tout de même demandé de la part de la CCSN.
Deux fois par année, des rapports doivent être déposés sur le déroulement des activités à l’installation de déchets sur les principales activités qui ont été complétés, les résultats des programmes environnementaux et une description de tous les changements aux méthodes, marches à suivre et aux équipements utilisés.
Hydro-Québec doit d’ailleurs s’assurer d’avoir un programme de conception en ingénierie pour s’assurer que tous changements dans la conception soient conformes aux codes, normes et règlements.
Un programme de protection environnementale a aussi été mis en place à la suite d’une étude d’impact effectuée en 2006 pour la modification des installations de stockage de déchets et la réfection de Gentilly-2. Le projet comprenait alors des activités communes avec certaines activités de mise en dormance.
Des rejets de tritium, de carbone-14, d’aérosols, de cobalt-60 et de Bêta-total sont d’ailleurs suivis de près et un plan d’intervention est prévu si elles dépassent certains seuils. La surveillance des radionucléides «Iode» et «Gaz rare» n’est toutefois plus nécessaire.
Les systèmes conçus pour la gestion et l’entreposage du combustible irradié doivent permettre d’assurer la sous-criticité, le contrôle de l’exposition aux rayonnements, l’évacuation de la chaleur, le confinement et la récupération.
Audiences publiques
Afin de poursuivre les activités liées à la préparation du déclassement, Hydro-Québec a déposé une demande concernant un permis de déclassement du réacteur de puissance pour une durée de dix ans. Celle-ci sera entendue à la Salle des audiences publiques de la CCSN, à Ottawa, les 4 ou 5 mai prochains.
Les groupes autochtones, le public et les autres parties intéressées à examiner la demande de permis et les documents connexes et à déposer des interventions concernant certains sujets ont jusqu’au 29 janvier pour faire une demande d’aide financière pouvant aller jusqu’à 25 000 $ au Programme de financement des participants à la CCSN.
Les membres du public qui ont un intérêt, une expertise concernant le dossier ou des renseignements pouvant être utiles à la prise de décision ont jusqu’au 4 avril pour faire une demande d’intervention auprès du Secrétariat à la Commission, accompagné d’un mémoire et de leurs coordonnées.
Le mémoire d’Hydro-Québec et les recommandations du personnel de la CCSN qui seront examinées lors de l’audience seront quant à eux disponibles après le 4 mars 2016 sur le site Web de la Commission.