Gaz Métro souhaite que le BAPE poursuive ses travaux
ÉCONOMIE. Si certains ont cru que la décision rendue la semaine dernière par la Régie de l’énergie aurait raison du projet de stockage et de regazéification de gaz naturel liquéfié à Bécancour, Gaz Métro croit plutôt qu’il est nécessaire de poursuivre le processus d’évaluation environnementale.
Lors d’une rencontre spéciale tenue mardi soir, à l’église multifonctionnelle de Bécancour, Hydro-Québec, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) et le promoteur Gaz Métro se sont présentés devant la commission du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour lui demander de poursuivre ses travaux.
Étant donné que certaines démarches de consultation sont déjà entamées depuis quelque temps, le BAPE avait annoncé la tenue d’une séance spéciale afin de déterminer s’il devait aller de l’avant avec son étude, compte tenu de la décision rendue le 5 juillet dernier par la Régie de l’énergie.
Pour les commissaires, le fait que la Régie ait finalement donné raison au Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ) place le projet de Gaz Métro dans une zone floue.
Rappelons que la Régie de l’énergie a révoqué sa décision de permettre à Hydro-Québec de s’entendre avec TransCanada Énergie (TCE) sur une utilisation jusqu’en 2036 de sa centrale thermique au gaz naturel de Bécancour pour répondre à ses besoins en période de pointes hivernales. Dans son rapport, la Régie indique qu’Hydro-Québec aurait dû procéder par appel d’offres, plutôt que conclure une entente de gré à gré avec TCE.
La société d’État admet pour sa part qu’elle étudie toujours cette décision et en analyse les impacts. Toutefois, elle affirme que ses besoins en puissance demeurent les mêmes et que son entente avec TransCanada Énergie, d’une durée de 18 ans, reste la plus avantageuse. Hydro-Québec a assuré croire encore au projet, mais elle estime avoir les mains liées pour le moment.
De son côté, Gaz Métro a fait valoir que son entente avec Hydro-Québec pour alimenter la centrale est toujours valide, mais qu’elle pourrait aussi aller de l’avant avec son projet d’usine, même si la société d’État venait à se retirer. Gaz Métro deviendrait ainsi le seul promoteur.
Par contre, comme le projet d’usine de Gaz Métro doit approvisionner en gaz naturel la centrale exploitée par TCE, si l’usine n’a plus le droit de fonctionner, le projet pourrait devoir être complètement revu.
Dépôt des mémoires
La deuxième partie de l’audience se tiendra aujourd’hui à l’église multifonctionnelle de Bécancour. Les commissaires du BAPE seront sur place pour entendre les personnes et organismes qui viendront déposer leurs mémoires sur le projet de stockage de gaz naturel liquéfié et de regazéification de Gaz Métro.
Selon le calendrier établi, le dépôt du rapport au ministre devrait se faire au plus tard le 12 octobre, pour une sortie publique dans les 60 jours suivants.
À propos du projet
Le projet, dont la construction était initialement prévue pour mars 2017, représenterait un investissement de 45 M$. Au départ, on prévoyait que la mise en service se ferait au plus tard en décembre 2018. Entre 120 et 180 travailleurs seraient requis en période de pointe de construction. L’exploitation de l’usine, d’une durée de vie estimée à plus de 30 ans, créera une dizaine d’emplois directs.