Gaz de schiste: un comité de citoyens revient sur la position de la Ville
Le Comité de citoyens responsables de Bécancour (CCRB) est intervenu lors de la séance publique du Conseil de ville, le 1er avril, au sujet du document «Gaz de schiste» adopté par le Conseil le 3 mars dernier.
«Nous avons été surpris du dépôt soudain et imprévu de cette prise de position. Sur le coup, nous étions aussi choqués qu’elle n’ait l’air que d’une porte ouverte tout en dérivant sur le pétrole dans un texte intitulé Gaz de schiste, alors que le pétrole n’est pas un enjeu chez nous», a affirmé d’entrée de jeu Yves Mailhot, membre du comité.
Il a poursuivi son discours en mentionnant toutefois que le groupe est en accord avec la position de la Ville, qui veut que la décision d’exploiter ou non cette ressource est de la responsabilité du gouvernement provincial.
M. Mailhot est aussi revenu sur des propos que le maire Jean-Guy Dubois avait tenu lors du débat public en vue de l’élection municipale le 23 octobre 2013. «À ce moment-là, vous avez dit qu’on n’était pas prêts techniquement à même penser exploiter le gaz de schiste chez nous. Vous demandiez aussi qu’advenant le cas que l’exploitation puisse se faire de façon propre, ça puisse se faire ailleurs, dans des endroits qui ne sont pas peuplés comme nous pouvons l’être, puisque nous avons les plus belles terres agricoles du Québec.»
Le Comité a également rappelé au maire que lors du même débat, il se questionnait quant à l’effet structurant que le gaz de schiste pouvait avoir sur le développement économique d’une région. ««Je ne vois vraiment aucun intérêt. Ma réponse? Non.» C’est que vous aviez dit au mois d’octobre», signale Yves Mailhot.
Ce dernier a tenté de répondre aux différents questionnements émis par le Conseil de Ville dans le document «Gaz de schiste». Le Comité a fait référence à plusieurs documentations et rétabli quelques données énoncées, notamment quant aux risques reliés à la contamination de l’eau et aux risques d’effets à la qualité de vie.
«Dans votre document, on peut lire que dans l’éventualité où le gouvernement du Québec décidait d’aller de l’avant, vous seriez disposés à mener une consultation sérieuse en ce sens auprès de vos citoyens. Selon nous, l’idéal serait de connaître la position des citoyens avant de rédiger le mémoire de la Ville pour le BAPE», réclame le CCRB.
Recommandations du CCRB
Le Comité propose au Conseil de ville d’inclure clairement en guise d’introduction au mémoire qui sera déposé au BAPE, en juin prochain, que dans les conditions actuelles d’exploitation, les représentants de la ville de sont pas d’accord avec le développement de l’industrie.
«Cette précision nous semble nécessaire avant de manifester de l’ouverture pour des redevances», souligne le CCRB. Le groupe demande aussi à la Ville de tenir une consultation citoyenne avant la rédaction de son mémoire. «Si vous choisissez cette voie, nous nous proposons pour contribuer à l’organisation des consultations et au choix des questions objectives qui seraient posées au moyen de sondages professionnels», a laissé tomber Yves Mailhot.
Enfin, le Comité de citoyens encourage la Ville de Bécancour, lorsque la Commission parlementaire reprendra ses travaux, à demander un moratoire le plus long possible afin que les connaissances, les lois et les règlements soient bien établis.
Le maire Dubois réagit
Après avoir entendu toutes ces allégations, Jean-Guy Dubois a tenu à exprimer quelques mots: «Je suis à l’aise avec tout ce que vous avez mentionné et je suis confortable avec votre position. Notre mémoire dit simplement que nous, comme élus, n’avons pas les compétences pour agir dans ce dossier. Mais j’achète tout ce que vous dites et ce que j’ai affirmé lors du débat, c’est encore vrai pour moi.»
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