Gaz de schiste: «Le dossier est clos», insiste le préfet Mario Lyonnais
ENVIRONNEMENT. À la dernière séance du conseil des maires de la MRC de Bécancour, l’agriculteur de Saint-Pierre-les-Becquets et membre du Comité vigilance sur le gaz de schiste, Bob Lemay, a requestionné les élus sur leur position face au gaz de schiste.
D’entrée de jeu, M. Lemay a rappelé que c’est il y a exactement 4 ans et 4 mois que les citoyens se sont élevés contre l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. Parmi leurs nombreuses actions, les militants ont notamment réclamé des études sérieuses au gouvernement. «Ici, plus près de nous, il s’en est passé des choses en 4 ans. On a vu 3 maires à la Ville de Bécancour et 2 préfets à la MRC. De plus, le BAPE a déposé deux rapports depuis ce temps», cite-t-il en exemples.
Question de remettre les maires dans le contexte, le citoyen a rappelé quelques-unes des conclusions du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE), incluses dans son dernier rapport, déposé en décembre. Grosso modo, le BAPE estime que l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste avec la fracturation hydraulique ne seraient pas avantageuses pour le Québec, entre autres en raison de l’ampleur des coûts que pourrait engendrer l’industrie par rapport aux redevances qui seraient perçues par le gouvernement.
«La conclusion du BAPE m’a ramené directement 4 ans en arrière, a affirmé Bob Lemay. C’est tout ce qu’on a dit et défendu. Cela prouve que nos inquiétudes étaient légitimes et bien réelles. On souhaite donc que la MRC de Bécancour se positionne et mette son poing sur la table pour dire «non» au gaz de schiste.»
À cela, le préfet de la MRC, Mario Lyonnais, a répondu que les élus se rangeaient derrière la décision du BAPE, soulignant que «pour nous, le gaz de schiste est en arrière». Il a aussi rappelé qu’en juin 2014, le CLD, la MRC et la Ville de Bécancour ont présenté conjointement un mémoire dans lequel ils ont réclamé la création d’une société d’État, sans laquelle ils s’opposent à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste.
À savoir si le gouvernement revenait avec de nouvelles possibilités, ou des redevances plus élevées, M. Lyonnais réitère sa position: «Pour l’instant, on a fait ce qu’on avait à faire. C’est vrai qu’on ne connaît pas l’avenir, mais maintenant, je ne veux pas rouvrir le débat, qui est sensible pour bien des gens. Honnêtement, on a d’autres dossiers très prioritaires sur lesquels on doit se pencher à ce moment-ci, dans le contexte économique actuel.»
«Tous les maires ont travaillé ensemble vers une position commune, alors pour le moment, le dossier est clos», a-t-il conclu.
Toutefois, le préfet reconnaît que les militants ont toujours fait leur travail avec cœur et conviction.
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