Gaz de schiste et retombées locales au menu

BAPE. La pression accrue sur les hydrocarbures ainsi que la façon dont Stolt LNGaz compte faire pour s’assurer de maximiser les retombées locales sont quelques-unes de nombreuses questions qui sont revenues lors de la première partie des audiences publiques.

Pressés de questions quant à la provenance des 1330 millions de mètres cubes standards de gaz naturel par année, les promoteurs ont admis qu’il est impossible pour eux de connaître la molécule qui provient du réseau de distribution de Gaz Métro et donc de savoir s’il a été extrait du schiste.

Toutefois, des représentants des ministères des Ressources naturelles et de l’Environnement ont souligné qu’à leur connaissance, une telle usine de gaz liquéfié ne justifierait pas que le Québec doive se lancer dans cette industrie et que des puits se multiplient dans la région… notamment dans la MRC de Bécancour qui est convoitée par l’industrie.

Plusieurs requérants ont tout de même fait remarquer qu’en se servant de gaz de schiste, l’industrie fera augmenter le bilan global des émissions de gaz à effet de serre (GES), et ce, même si elle se targue de les réduire de 600 000 tonnes si 50% de sa production est consommée au Québec.

L’étude d’impact indique que l’usine qui serait construite à Bécancour produira 30 000 tonnes de GES par année. Étant donné que sa production de gaz liquéfié remplacerait du mazout lourd dans plusieurs usines, elle réduirait de 30% les GES des clients qui sont situés principalement sur la Côte-Nord, le Nord-du-Québec et la Baie-James.

Retombées économiques

S’il y avait une partie de l’assistance qui était composée d’écologistes craignant l’arrivée de SLNGaz, il y avait également bon nombre de personnes salivant à l’idée des retombées économiques du projet.

Plusieurs ont voulu s’assurer que le projet allait maximiser les retombées locales, que ce soit lors de la période de construction ou d’exploitation de l’usine.

«Il y aura une partie d’équipements spécialisés, qui viendra de quelque part, mais pour la majorité des travaux où c’est applicable, on veut donner la chance aux entreprises locales de soumissionner et de faire des travaux sur ce chantier-là. C’est une priorité pour nous», assure le directeur des affaires publiques de SLNGaz, Richard Brosseau.

Il n’y a toutefois encore rien de déterminé quant à savoir si les firmes locales seront favorisées par de quelconques mesures lors de l’octroi de contrats. «Avec notre ingénierie détaillée, on sera en mesure de déterminer le genre de travaux que l’on peut garder localement ou d’autres où les entrepreneurs locaux seront en compétition dans une «région agrandie».

«Nous n’avons pas de pourcentage précis, mais nous avons un engagement depuis qu’on a présenté ce projet-là, en mars 2014. On reste sur ce discours-là et on sera jugé sur nos actions plus que sur nos paroles», ajoute-t-il.

Autres préoccupations

Parmi les craintes de ceux qui ont déposé des requêtes pour la tenue d’audiences publiques du BAPE, on note l’augmentation du transport qui est pourtant très faible, soit environ 8 camions par semaine.

Pour ce qui est du transport maritime, l’entreprise assure qu’il y a très peu d’accidents qui ont été rapportés et qu’il est impossible qu’il y ait un déversement étant donné la nature gazeuse du produit qui s’évaporerait.

SLNGaz se soumettra volontairement au processus d’évaluation «Termpol» de Transport Canada. Il s’agit d’un examen technique, pour évaluer les navires et les transbordements, qui sera suivi de recommandations.

Pour ce qui est des effets domino, le pire cas serait une déflagration qui dépasserait à peine le périmètre du terrain de Stolt dans le parc industriel et portuaire de Bécancour l’usine… donc la peur des déchets nucléaires à proximité, telle que soulevée par quelques requérants, ne serait pas fondée.

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