Fuite de gaz à l’usine de Olin: la compagnie ignore la cause

EXPLOSION. Lors du point de presse, le directeur de la Santé et Sécurité au travail de l’entreprise Produits Olin Chloralcalis, Alain Denis, a mentionné d’entrée de jeu que l’événement survenu ce matin à l’usine de Bécancour était le premier depuis 1975, soit depuis son installation.

Il est important de préciser d’emblée que les espaces de la compagnie Olin à Bécancour sont réparties dans deux usines; la première construite en 1975 et la 2e, construite en 1979.

Un arrêt électrique a été observé à 9h45 ce matin, «ce qui arrive de temps en temps», et que la phase de redémarrage, suite aux vérifications, a débuté vers 11h12. C’est aux alentours de 11h22 que les opérations ont été complètement arrêtées.

«Le plan d’urgence a alors immédiatement été déployé et comme on fabrique du chlore, notre priorité était de sécuriser les gens; nos employés et les contracteurs. Ce rassemblement nous a permis de procéder au dénombrement et on a alors pu constater que personne ne manquait à l’appel», raconte M. Denis.

Le système d’urgence mis en place et le Réseau entreprises a permis d’aviser toutes les entreprises au même moment. D’ailleurs, tout comme les entreprises voisines de Olin, la centrale nucléaire de Gentilly-2 a elle aussi déclenché l’état d’alerte et ordonné à tout le personnel de rester à l’intérieur.

Le directeur précise également que l’incident n’a fait aucun blessé. Trois personnes ont toutefois été incommodées par les vapeurs de chlore et ont reçu de l’oxygène via des appareils respiratoires pour les réconforter. Par contre, aucun individu n’a été transporté à l’hôpital. Alain Denis assure «qu’aucun effet ne se fera sentir après coup chez les employés présents», car toutes les mesures nécessaires ont été prises sur place, cet avant-midi.

Les quelque 160 employés présents ont été placés en confinement tout le reste de la journée, jusqu’aux environs de 16h15, pour les protéger contre le chlore, un gaz lourd qui longe le sol. «Étant donné qu’un événement comme celui-là ne s’est jamais produit, nous avons décidé d’offrir du soutien psychologique aux employés.»

La source de la fuite de gaz n’est pas décelée pour l’instant. «On croit que ça peut provenir de la section de l’électrolyse ou de la liquéfaction du chlore, mais il y a vraiment plusieurs secteurs dans l’usine, souligne Alain Denis. On n’a aucune idée de la cause, mais il y a vraiment eu une explosion; un tuyau a littéralement explosé, mais une évaluation plus poussée et le temps nous indiqueront ce qui s’est réellement passé.»

Malgré les circonstances, il affirme que tous les équipements sont assujettis à un plan de maintenance et qu’au moment de la vérification, plus tôt ce matin, il n’y avait aucune problématique apparente.

Heureusement, la fuite a finalement été colmatée en début d’après-midi, alors que la sonde utilisée indiquait une valeur «0», signifiant qu’il n’y avait plus aucune trace de chlore. Les mesures d’urgence ont donc été levées dans les minutes suivantes.

Pour ce qui est des impacts environnementaux, ils seront évalués un peu plus tard.

Arrêt de production

La production de l’usine 1 de Olin est cependant toujours arrêtée. Une équipe d’intervention d’urgence de 25 à 30 est sur place afin de procéder aux dernières vérifications pour permettre aux employés de retourner au travail.

«De par la nature exceptionnelle de la situation, on doit ramasser, dès ce soir, tous les indices pour déterminer la cause de l’accident et par la suite, établir un plan d’action. Les employés devraient être de retour au travail demain. La tuyauterie qui a explosé doit être réparée ou changée. Un ingénieur s’affaire déjà à établir un plan de réparation», explique M. Denis.

Selon lui, la production dans cette usine ne reprendra pas cette semaine et demain sera surtout une journée de nettoyage et de récolte d’informations. Pendant ce temps, l’usine 2 est toujours en fonction.

«Le fait que la moitié de l’usine soit paralysée, ça signifie que la production qui ne se fait pas ne sera pas vendue, ce qui peut engendrer des pertes financières», conclut-il.

Soulignons qu’au moment des événements, le directeur de l’usine, Pierre Ducharme, était à l’extérieur du pays. Mis au fait, il devrait être de retour à Bécancour dès demain.