Formation en médecine de brousse à Sainte-Gertrude: une première au Québec

Douze étudiants en médecine étaient de passage à Sainte-Gertrude la semaine dernière pour une formation portant sur la «médecine de brousse et de région». Les cinq premiers jours de cette formation, d’une durée totale de 9 jours, se sont déroulés au Portail d’Oniria de Sainte-Gertrude, dans la MRC de Bécancour. Pour les dernières journées, les étudiants se sont déplacés au Camp Minogami.

David Paré, étudiant de la faculté de médecine de l’Université de Montréal (campus de Trois-Rivières), est à la base de cette initiative. «Il y a beaucoup d’étudiants en médecine qui sont intéressés par les voyages et l’expédition. Plusieurs sont aussi intéressés par les simulations, le concret et l’idée de faire quelque chose de ses mains, ne pas être seulement dans ses livres», explique David Paré.

C’est après plusieurs heures de recherches que M. Paré découvre l’existence de Wilderness Medical Associates (WMA). Cette organisation offre différents types de formations à l’international: Japon, Islande, Kenya, Tanzanie, Brésil, etc. Après plusieurs contacts entre l’organisme et M. Paré, le président de WMA, David Johnson ainsi qu’un deuxième instructeur ont accepté de venir à Sainte-Gertrude pour dispenser la formation aux jeunes.

C’est la première fois au Québec qu’une telle formation est offerte à des étudiants en médecine. «Nous envisageons de répéter l’expérience à chaque année, car c’est une opportunité intéressante pour les étudiants», indique M. Paré.

«L’objectif de cette formation est de faire en sorte qu’on soit capable d’évaluer une situation rapidement et de déterminer si c’est dangereux ou non, sérieux ou pas sérieux», résume le jeune homme.

Les ateliers expérimentés pendant les 9 journées sont principalement axés sur la simulation. Par exemple, les participants ont pu apprendre quoi faire en cas d’accident de voitures, comment réagir en haute-montagne, ou encore savoir comment agir lorsque la température devient un facteur important ou qu’un avalanche menace de se déployer. «Avec les simulations, je crois qu’on va gagner une grande maturité», précise David Paré.

Tous ont vécu ensemble pendant la durée de la formation, leur permettant de créer des liens entre eux. Ce séjour aura coûté environ 1 000$ aux participants, qui semblent avoir grandement apprécié cette expérience.

«C’est vraiment au-delà de mes attentes. Ça ajoute une logique dans notre démarche», assure un étudiant. «On a de la théorie, mais on l’applique tout de suite, renchérit une collègue. On regarde toutes les situations possibles, par rapport à cette théorie-là. C’est ce qui fait que c’est super concret.»

«Ça va au-delà d’un cours de premiers soins où on apprend à appliquer telle chose quand tel cas arrive. On comprend pourquoi on fait ça et on apprend à mieux raisonner. Est-ce que c’est vraiment telle chose à faire, dans telle situation, pourquoi on le fait, etc.», ajoute une participante.

Vidéo en ligne ici.

Opération séduction

Les étudiants affirment avoir été très bien accueillis dans la région. «Nous avons eu droit à une soirée Vins et fromages organisée par la Ville de Bécancour et la Coopérative de solidarité Santé de Sainte-Gertrude, nous avons visité la Ferme du Joual Vair et nous sommes allés à Gentilly», affirme David Paré.

«Les gens sont accueillants, avance un participant. Je ne crois pas qu’ils le font dans le but de nous séduire. Ils sont fiers de nous présenter leur région. Ils veulent qu’on se sente bien chez eux.»

Manque de médecins en région

Le Courrier Sud a profité de la présence de ces 12 étudiants pour connaître leur opinion concernant le manque de médecins en région. Certains ont tenu à préciser que la situation n’est pas aussi simple que les gens le prétendent.

«Un étudiant qui veut travailler en médecine ne peut pas aller où il veut. C’est le gouvernement qui décide du nombre de médecins qui travaillent dans chaque région», souligne David Paré. Autrement dit, c’est un décret gouvernemental qui est à l’origine des placements de médecins.

Quelques participants semblent avoir un intérêt pour pratiquer leur métier en région, sans trop savoir ce qui les attend lorsqu’ils auront terminé leurs études. «Les postes sont gérés par le gouvernement, alors quand on va sortir de l’école, on va regarder ce qu’il y a de disponible», soutient un étudiant.

Le futur est positif

Aux dires de David Paré, le nombre d’inscriptions en médecine a augmenté dans les 10-15 dernières années. Donc, si la tendance se maintient, on devrait compter de plus en plus de médecins dans les prochaines années.