FerroAtlantica s’implante à Port-Cartier

ÉCONOMIE. Le premier ministre Philippe Couillard a annoncé lundi l’implantation d’une usine de silicium métal du Groupe FerroAtlantica à Port-Cartier. La filiale FerroQuébec représente des investissements de 382 millions $ et la création de 345 emplois directs et 230 emplois lors de la construction.

Port-Cartier représentait l’emplacement idéal pour FerroAtlantica, propriété de la société espagnole Groupe Villar Mir. «Nous pensons que Port-Cartier dispose de tous les avantages. À mon avis, on doit être aujourd’hui très fier d’avoir ici les meilleurs avantages au monde», a affirmé Pedro Larrea, président du groupe FerroAtlantica.

Ces avantages: accès à un quai en eau profonde, d’un chemin de fer se rendant directement au site de l’usine et de l’abondance de matière ligneuse qui permettra de produire du charbon de bois, afin d’alimenter les fours de l’usine. L’usine de Produits Forestiers ARBEC, située à proximité du futur site de l’usine, sera donc mise à contribution.

Mais surtout, Port-Cartier se situe dans une position stratégique entre les deux plus grands marchés mondiaux de silicium, soit l’Amérique du Nord et l’Europe. «Port-Cartier est très heureuse de vous accueillir. Je suis convaincu que FerroQuébec sera certainement un citoyen corporatif d’exception. Je suis convaincu que bonheur et efficacité seront la marque de commerce de FerroQuébec», a mentionné la mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle. Mme Doyle a souligné le travail de l’ex-mairesse Laurence Méthot dans ce dossier.

La première phase du projet représente un investissement de 215 millions $ et débutera dans les prochains jours avec l’étude d’impact environnemental, en vue d’une mise en opération complète des trois fours en décembre 2017. L’usine devrait produire 100 000 tonnes par année de silicium métal. L’objectif de l’entreprise espagnol est de construire l’usine de silicium la plus compétitive au monde, ayant la plus faible empreinte carbone. Il s’agit de la première usine du Groupe FerroAtlantica en Amérique du Nord.

«Il serait aussi important de mentionner le travail des autres municipalités. Nous avons pris une décision d’affaires basées sur les avantages et les inconvénients de chacune des localités. Et nous sommes désolés de ne pas pouvoir satisfaire tout le monde», a expliqué M. Larrea en référence aux autres villes dans la course pour l’implantation de l’usine que sont Baie-Comeau, Shawinigan, Bécancour et Saguenay.

«Le silicium métal, c’est la matière première des nouvelles technologies», a insisté le propriétaire du Groupe Villar Mir, Juan-Miguel Villar Mir, mentionnant qu’il s’agit d’un marché d’avenir. Cette matière entre dans la composition, entre autres, des circuits imprimés et des piles photovoltaïques.

«C’est essentiel pour le Québec de se positionner dans ce marché prometteur. C’est une compagnie qui est mondiale et la demande est mondiale», a mentionné le ministre de l’Économie, Jacques Daoust, en rappelant que le premier contact avec l’entreprise a eu lieu lors d’une tournée de promotion du Plan Nord à l’automne 2011, alors qu’il était PDG d’Investissement Québec. M. Daoust a soutenu que l’arrivée de FerroQuébec pourrait être le début d’une filière du silicium au Québec, puisque cette matière est issue du quartz présent dans le sous-sol québécois.

Le premier ministre Philippe Couillard a pris le soin de préciser qu’il ne s’agit pas d’une subvention de son gouvernement à l’entreprise espagnol, mais «un prêt commercial». «C’est un plan d’affaires solide, où l’État n’est pas subventionnaire, mais partenaire. Ce n’est pas une subvention, mais un prêt commercial», a affirmé M. Couillard.

Le premier ministre n’a pas précisé comment se concrétisera la participation financière du gouvernement pour la réalisation du projet. Un tarif d’électricité préférentiel et des mesures fiscales seront appliqués. Le gouvernement n’aura cependant pas d’actions dans l’entreprise.