Faire la loi… chez les Inuits
EXPÉRIENCE. Vous trouviez que l’hiver dernier n’en finissait plus de finir il y a quelque mois? Consolez-vous: Renaud Martel a vu la neige fondre quelque part juin et la glace se briser au début juillet!
Après avoir complété sa formation à l’École nationale de police du Québec, le jeune homme originaire de Saint-Célestin a mis le cap sur Kangirsuk, un village nordique situé dans la Baie d’Ungava, à 45 minutes de vol au nord de Kuujjuaq.
Il a rempli un premier contrat de quatre mois, avant de revenir passer deux semaines de vacances dans la région. Il est ensuite retourné pour un autre contrat de quatre mois pour «prendre de l’expérience».
Comme première expérience, il pouvait difficilement trouver quelque chose de plus formateur. C’est que dans ce coin éloigné du Québec, l’alcoolisme est un véritable fléau, ce qui entraîne des problèmes sociaux de tout genre.
Avec un effectif de trois policiers pour un village d’environ 563 habitants, il a eu à composer avec toutes sortes de situations. «Je ne peux pas entrer dans les détails, parce que ce sont des crimes contre la personne et que c’est confidentiel, mais disons que j’en ai vu de toutes les couleurs», raconte-t-il.
Il se réjouit tout de même d’avoir fait sa part pour les gens de cette communauté inuite. «Il y a de gros problèmes sociaux, mais les gens sont attachants. Si je peux les avoir aidés un tant soit peu, tant mieux», témoigne le jeune homme de Saint-Célestin, qui estime qu’il y a un très bon esprit d’équipe entre les intervenants.
Renaud Martel admet toutefois avoir eu besoin d’un mois avant de gagner la confiance des membres de la communauté. «Au départ, ils ne sont pas faciles d’approche parce qu’il y a un bon roulement de personnel et ils ne te connaissent pas. Plus tu es là longtemps et plus ils te respectent, raconte le policier. Maintenant qu’ils me connaissent, ils savent qu’ils peuvent venir me voir et ils étaient contents de voir que j’allais revenir.»
En aucun temps, toutefois, sa vie n’a été en danger lors de ses différentes interventions. Par contre, il a été confronté à la mort lorsqu’un avion trois places s’est écrasé à environ 1,5 mile du village. «Trois morts, lâche-t-il, avec émotion. C’était triste. C’est le plus gros événement auquel j’ai été confronté jusqu’ici.»
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